Depuis six ans, le système de santé québécois stagne et continue de performer moins bien que ceux du reste du Canada ou des autres pays du Commonwealth, révèle la nouvelle enquête sur les politiques de santé du Commonwealth Fund à laquelle a participé le Commissaire à la santé et au bien-être du Québec.

Le Commonwealth Fund avait mené pareille enquête en 2009 et en 2012 auprès des médecins de première ligne. «Il est préoccupant de constater que, dans tous les domaines mesurés, les résultats du Québec se situent pour la plupart en deçà de ceux du Canada et de l'Ontario», mentionne le commissaire à la santé et au bien-être, Robert Salois.

Si le Québec enregistre certains progrès, notamment dans le nombre croissant de médecins de famille utilisant les dossiers médicaux électroniques, la province stagne dans plusieurs autres secteurs, dont l'accessibilité aux soins.

Accès déficient

Selon 61% des médecins de famille sondés, l'accès aux soins médicaux le soir, la fin de semaine ou les jours fériés demeure difficile au Québec. En Ontario, seulement 49% des médecins partagent cette opinion et au Royaume-Uni, 28%.

Aujourd'hui, seulement 13 % des médecins québécois indiquent que leurs patients peuvent obtenir un rendez-vous le jour même ou le suivant contre 37 % en Ontario.

«Malgré ce manque d'accessibilité, seulement un médecin sur trois (37 %) indique que son cabinet a mis en place des mesures d'accès pour les patients en dehors des heures d'ouverture de la clinique. Ce pourcentage est de 67 % en Ontario et il est supérieur à 80 % dans plusieurs pays participants», indique le Commissaire à la santé et au bien-être dans un communiqué publié ce matin.

«Ce manque d'accès aux soins médicaux de première ligne entraîne inévitablement une utilisation importante des urgences par la population québécoise, est-il écrit dans le rapport du Commissaire (...)  Ces résultats, qui sont constants depuis plusieurs années déjà, montrent que l'accès à la première ligne médicale demeure un enjeu majeur au Québec.»

L'accès aux médecins spécialistes est aussi difficile.

Nombre de médecins de première ligne indiquant que leurs patients doivent attendre longtemps avant d'avoir accès à un spécialiste:

• Québec: 82%

• Canada: 70%

• Pays-Bas: 11%

• Suisse: 9%