En date du 22 août, plus de 2000 Montréalais attendaient de subir une chirurgie oncologique à Montréal. De ce nombre, 56% attendent depuis trop longtemps, révèlent des données ministérielles présentées ce matin dans le cadre d'un Forum sur la lutte contre le cancer, organisé dans la métropole.

«Qui est imputable? Qu'est-ce qu'on attend pour agir?» a demandé Suzanne Poulet, présidente de l'organisme Ovaire Espoir.

Selon les cibles du gouvernement, 90% des patients requérant une opération oncologique pour un cancer suspecté ou confirmé devraient passer sous le bistouri dans un délai de 28 jours ou moins. À Montréal, seulement 43% des cas respectent ce délai.

Directeur du laboratoire de biologie moléculaire du département d'hématologie du CHUM, le Dr Denis Soulières n'est pas surpris par ces délais. «On voit très souvent des patients qui attendent trop longtemps», dit-il.

Les données du gouvernement ne sont toutefois pas totalement fiables. Car comme l'ont dénoncé plusieurs intervenants lors du forum de ce matin, le Registre québécois du cancer n'est pas encore totalement en place.

«Les données ne sont pas à jour. Il y a de 18 à 24 mois de délai. Il y a des doublons. On a besoin de données fiables, mais on n'en a pas», dénonce l'ancien ministre de la Santé, Réjean Hébert.

«Le problème, c'est que personne ne dit que ça suffit. Ça ne fonctionne pas. Il faut agir», dit la présidente de la Coalition Priorité Cancer, Nathalie Rodrigue.

Au ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS), on explique que, sur l'ensemble du Québec, 11% des chirurgies oncologiques sont réalisées HORS délais. Le MSSS dit suivre «de près la situation des délais d'attente pour chirurgie liée au cancer». La porte-parole du MSSS, Noémie Vanheuverzwijn, mentionne que le délai moyen d'attente est passé de 32 jours en 2013-2014 à 30 jours aujourd'hui.

Celle-ci précise que les temps d'attente en chirurgie oncologiques et le registre du cancer sont deux choses différentes. Mme Vanheuverzwijn mentionne que les données d'attente sont colligées en temps réel par Québec. Le registre, quant à lui, "contiendra des informations sur les diagnostics, les soins reçus, les taux de mortalité, le fichier des tumeurs, l'incidence, etc."