Plusieurs personnes sans médecin de famille seront heureuses de l'apprendre. Les premières mesures pour ajouter des médecins dans les cliniques seront mises en vigueur dans moins de deux mois, soit le 1er septembre. Ces changements découlent de l'entente survenue, il y a quelques semaines, entre le ministre Gaétan Barrette et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).

«Je suis convaincu qu'on va voir des changements dès l'automne. Les problèmes ne seront pas tous réglés. On a 1,5 million de patients sans médecin de famille à prendre. On sait que ça commence à s'améliorer», a commenté, au Soleil, le président de la FMOQ, le Dr Louis Godin.

«C'est clair qu'on peut espérer avoir des médecins dans les endroits où il en manque. Ce ne sera pas la semaine prochaine. Je ne fais pas de politique. À moyen terme, dans trois ans, ce ne sera plus du tout la même affaire», a-t-il soutenu.

Nombre d'heures

La Fédération vient de réviser avec le ministère de la Santé les règles concernant l'obligation pour plusieurs médecins de famille de travailler un certain nombre d'heures par semaine dans les hôpitaux. «À partir du 1er septembre, il sera permis de faire ces heures obligatoires dans les cliniques. On pense que ce changement amènera plus de médecins à travailler davantage en cabinet et à voir plus de patients. Ça peut se faire rapidement. C'était la priorité numéro un lors des négociations», a indiqué le Dr Godin.

Il ne mise pas à court terme sur l'arrivée de finissants en médecine pour régler le manque de docteurs dans les cliniques. «Ultimement, je dirais oui. Dans les faits, ce qui va se passer, des médecins à l'hôpital vont probablement quitter plus tôt pour aller travailler dans leur bureau. Et j'ai des nouveaux médecins qui vont probablement aller les remplacer à l'hôpital. Il va probablement y avoir aussi des nouveaux médecins qui vont travailler en bureau en début de pratique», a affirmé Le Dr Godin.

«Un médecin qui travaille dans une clinique, mais qui devait continuer à travailler à l'hôpital, qui a 10 ou 15 ans de pratique, qui veut quitter l'hôpital pour se consacrer à son bureau, pour nous, c'est très positif. Ce sont des médecins qui sont déjà en place, sont déjà fonctionnels, ont leur bureau, savent comment ça marche. Ils sont capables de nous donner une prise en charge plus grande que le jeune médecin qui est à son jour un de pratique», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, les réaffectations vers les cliniques de médecins de famille qui pratiquent actuellement dans les établissements devront toutefois être approuvées dans chaque région selon les besoins. «Il faut faire attention pour ne pas déshabiller les hôpitaux. Il faut y aller progressivement. Nous savons qu'il y a un potentiel, mais la réalité est différente d'une région à l'autre», a souligné le Dr Godin.

En plus de médecins provenant d'autres régions, la région de Québec elle-même accueillera fort probablement des finissants en médecine à leur graduation l'an prochain. «Il y aura des nouveaux facturants [à la Régie de l'assurance maladie]. Il faudra toutefois attendre la promotion de 2016», a dit le Dr Godin.

«Ça crée un bassin important de nouveaux médecins, mais il faut les diriger à la bonne place. Il ne faut pas les envoyer juste à l'hôpital, mais en cabinet et dans les bons territoires de la région de Québec. Il y a des territoires dans la région où il y a plus de difficultés en termes de médecins», a-t-il reconnu.

Répartition

La FMOQ travaille actuellement pour définir une méthode de répartition des médecins de famille à l'intérieur d'une région, en plus de celle de la répartition des médecins par région qui est en place depuis plusieurs années.

«Dans Chauveau, il y avait 45 médecins là il y a quelques années. Il en reste 25 et la population n'a certainement pas diminué. Il y a un problème. On n'a pas de mécanisme pour être plus régional. On est en train de travailler sur cela. Au début de l'automne, il faut que tout soit prêt. On met les bouchées doubles cet été là-dessus», a dit le Dr Godin.