Le syndicat représentant les paramédics d'Urgences-Santé à Montréal et Laval a décidé d'interrompre les moyens de pression déployés depuis un peu plus d'an pour sensibiliser le gouvernement au manque d'effectifs et à la surcharge de travail de ses membres.

Le syndicat du préhospitalier, affilié à Fédération de la santé et des services sociaux (CSN), demandait notamment aux syndiqués de ne plus facturer les frais ambulanciers aux usagers qui avaient attendu plus de 15 minutes pour un appel urgent.

Dans un communiqué diffusé dimanche, le syndicat a dévoilé qu'une entente était intervenue jeudi dernier avec l'employeur Urgences-Santé. Dans le cadre d'un processus d'arbitrage, la partie patronale a accepté de retirer son grief contre le syndicat en échange de l'interruption de ce moyen de pression.

Mais selon le président du syndicat, Réjean Leclerc, rien n'est réglé. «Ce n'est pas un règlement définitif qu'on annonce aujourd'hui», a-t-il nuancé.

«L'arrêt des moyens de pression ne l'emporte pas sur la résolution du problème de façon définitive, a-t-il expliqué. Je prédis, même si je ne le souhaite pas, que ce sera à recommencer - même si ce n'est pas avec les mêmes moyens de pression - si on n'est pas capable de stabiliser la charge de travail des paramédics à un niveau acceptable.»

Le dernier contrat de travail des paramédics d'Urgences-Santé est venu à échéance en mars dernier. Des négociations sont donc en cours entre les parties syndicale et patronale et l'enjeu de la pénurie des ressources ambulancières devra être abordé, estime M. Leclerc.

Certaines avancées auraient tout de même été marquées au cours d'une rencontre qui s'est déroulée mardi dernier avec le ministère de la Santé et des Services sociaux et Urgences-Santé. Le ministère se serait notamment montré satisfait d'un rapport sur l'amélioration de l'organisation du travail des paramédics, a souligné le syndicat.

M. Leclerc a d'ailleurs mentionné qu'il avait l'impression que le problème de pénurie d'effectifs était véritablement pris au sérieux et qu'il y avait une réelle volonté de trouver des solutions.

Parmi les mesures envisagées pour régler le problème se trouvent la réduction des délais de prise en charge des patients dans les hôpitaux, la mise sur un pied d'un transport alternatif pour le transport des patients entre des établissements de santé et la révision de l'ordre de priorisation des appels.

Le syndicat, qui représente 950 paramédics, a toutefois déploré que le ministère ferme la porte à l'injection de nouveaux deniers. «On reconnaît le problème, on semble développer des idées et puis on nous dit carrément qu'en période d'austérité, cela devra se faire sans argent frais», a souligné M. Leclerc.