En vertu des nouvelles règles adoptées par le gouvernement conservateur, il sera pratiquement impossible d'ouvrir de nouveaux sites d'injection de drogue supervisée, soutiennent les partis d'opposition à Ottawa et des organismes de santé publique.

La nouvelle Loi sur le respect des collectivités, qui a reçu lundi la sanction royale, établit 26 «critères rigoureux» qui doivent être respectés avant que le ministre fédéral de la Santé examine la demande d'exemption à la loi réglementant les drogues pour autoriser «des activités reliées à des substances illicites» dans un site d'injection de drogue supervisée.

En vertu de la nouvelle loi, les demandeurs souhaitant implanter un site d'injection de drogue supervisée devront fournir des preuves scientifiques et médicales du bien-fondé de leur projet. Ils devront aussi solliciter l'opinion des services de police locaux, des dirigeants municipaux, de responsables de la santé publique et des ministres provinciaux et territoriaux responsables de la Santé. Ils devront par ailleurs consulter les familles et les habitants du voisinage.

Selon le gouvernement conservateur, la nouvelle loi «assure une clarté et une transparence accrues quant à l'évaluation des sites proposés», afin de «garder un juste équilibre entre (...) la santé publique et la sécurité publique, conformément à la Charte des droits et libertés».

Dans un arrêt de 2011, la Cour suprême du Canada a statué que le site d'injection Insite, de Vancouver, avait contribué à sauver des vies et à améliorer la santé publique sans provoquer une hausse de la consommation des drogues dures et de la criminalité dans le quartier.

Certains craignent aujourd'hui que la nouvelle loi ne contredise l'arrêt de la Cour suprême, et ne mette inutilement des bâtons dans les roues de promoteurs de sites d'injection de drogue supervisée.