Le gouvernement Couillard renonce à augmenter le tarif des CHSLD au-delà de l'inflation.

Après «réflexion» et «discussions à l'interne», «on a décidé de ne pas aller de l'avant là-dessus», a affirmé le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, mardi, en marge d'une réunion du caucus libéral.

La semaine dernière, La Presse a révélé que le gouvernement envisage d'augmenter le tarif jusqu'à 4%. M. Barrette a confirmé par la suite une hausse du tarif au-delà de l'inflation, précisant toutefois qu'elle ne s'élèvera pas à 4 %. Le conseil des ministres n'avait pas pris de décision encore. M. Barrette et le premier ministre Philippe Couillard justifiaient l'augmentation en disant que le vérificateur général a noté un écart important entre le tarif et le coût réel du gîte et du couvert dans les CHSLD. M. Couillard avait pourtant promis le 5 décembre dernier de ne pas augmenter les tarifs au-delà de l'inflation.

Or comme l'a signalé M. Barrette mardi, le gouvernement a décidé de maintenir la politique tarifaire qui existe depuis des années dans les CHSLD: le tarif sera seulement indexé au coût de la vie - 1,8% cette année. Le gouvernement augmentera son financement de 1,8%.

Le ministre a ajouté que la méthode de calcul du tarif sera revue, car certaines personnes à faibles revenus sont lésées à l'heure actuelle.

Le tarif des CHSLD s'élève à un maximum de 1789,80$ par mois pour une chambre individuelle et il est indexé depuis des années. Plus de 60% des 37 000 personnes hébergées paient la somme maximale. Les autres assument un coût inférieur, car elles ont de faibles revenus ou occupent une chambre avec deux ou trois lits.

Gaétan Barrette a également annoncé un resserrement des règles dans les CHSLD au sujet des soins d'hygiène, alors que des cas de résidents privés de bain ou de douche font les manchettes. «Je vais vous dire une chose formelle: les soins donnés dans notre réseau sont d'excellente qualité, mais tous les résidents en CHSLD ont droit à la même qualité. Et très formellement, je vous annonce qu'on va resserrer les règles ainsi que les critères d'inspection. Et s'il le faut, il y aura des sanctions et des tutelles», a-t-il lancé.

Il entend faire un «état de situation dans les prochains mois», «particulièrement sur les soins» d'hygiène donnés afin de «déceler» les cas problématiques. «Les administrateurs devront montrer patte blanche», a-t-il insisté. «Il y a pas mal trop de cas qui sont rapportés où on trouve toutes sortes d'excuses pour justifier des situations injustifiables (...). J'ai de la difficulté à comprendre qu'on invoque un manque de temps.»