La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) soutient être en mesure de garantir un meilleur accès de la population aux médecins de famille, si le ministre Gaétan Barrette accepte d'en discuter plutôt que de s'entêter à privilégier une approche coercitive avec le projet de loi 20.

La Fédération affirme que ce projet de loi ne peut qu'aggraver le problème d'accessibilité plutôt que de le régler.

Dans le mémoire qu'elle présentera jeudi à la commission parlementaire qui étudie le projet de loi, la Fédération propose d'autres avenues qui sont entièrement endossées par ses membres, selon son président, le docteur Louis Godin «Il y a là, selon nous, une garantie de succès de ces mesures pour améliorer les problèmes d'accessibilité, puisqu'elles reposent sur une condition fondamentale qui est celle de l'engagement des médecins de famille», a-t-il dit.

La Fédération suggère ainsi, entre autres, de ne plus obliger les médecins de famille à pratiquer dans les hôpitaux et de les réaffecter dans les cabinets et les CLSC, où l'accès est beaucoup plus facile pour les citoyens.

Selon le docteur Godin, la situation s'est améliorée à un tel point qu'il n'est plus nécessaire d'utiliser la contrainte pour amener des omnipraticiens à oeuvrer dans les hôpitaux. «Je n'ai pas de problèmes de recrutement dans la majorité des urgences au Québec», a-t-il répété à quelques reprises.

La pratique en cabinet et en CLSC serait alors assujettie à des horaires adaptés qui prévoiraient des plages horaires libres pour répondre aux urgences de dernière minute.

La Fédération propose également d'ajouter, principalement dans la grande région de Montréal et ses couronnes nord et sud, une cinquantaine de supercliniques, destinées à désengorger les urgences des hôpitaux.

Ces supercliniques, regroupant une variété de professionnels de la santé, disposeraient également d'équipements d'imagerie et de laboratoire et offriraient des heures d'ouverture élargies afin d'agir comme des mini-urgences.

La Fédération rejette ainsi totalement l'approche coercitive du projet de loi 20 qui imposerait des quotas de patients aux médecins, qualifiant le tout «d'encadrement totalitaire» et d'approche mathématique qui affecterait la qualité des soins sans améliorer l'accessibilité.

Le docteur Godin appelle le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, à faire preuve «de gros bon sens» et à ne pas s'enfoncer envers et contre tous dans des mesures qui se traduiront par «un gâchis» irréparable et un climat d'affrontement intolérable.

«Le gouvernement a deux choix devant lui. Il a le choix d'arriver à des résultats en s'associant et en collaborant avec les médecins de famille, ou il a le choix, par une approche mathématique arbitraire, totalitaire avec tous les effets que ça risque de causer, d'essayer de «varger» sur les médecins de famille», a-t-il dit.