Le vétérinaire en chef du Canada a révélé que des aliments pourraient avoir été contaminés par du bétail atteint de la maladie de la vache folle dans les dernières années, assurant toutefois que la santé du public n'était pas à risque en raison des nombreuses précautions des autorités canadiennes.

Le docteur Harpreet Kochhar a indiqué qu'il n'avait pas d'inquiétude sur la salubrité de cette viande puisque les parties qui auraient pu être contaminées devaient être enlevées en raison de l'interdiction renforcée.

En vertu de cette norme de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), les «matières à risque», dont la cervelle, les amygdales et la moelle épinière doivent être obligatoirement retirés de la chaîne alimentaire humaine et animale.

Le docteur Kochhar a ajouté que les bêtes, si elles présentent des symptômes de la maladie, ne sont même pas envoyées à l'abattoir pour en faire un aliment de consommation.

L'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) est une maladie incurable et dégénérative qui atteint le cerveau et le système nerveux des animaux. Elle est causée par une protéine anormale - le prion - qui se répand partout dans le corps infecté. Les humains qui mangent cette viande peuvent développer une variante de la Creutzfeldt-Jakob, une maladie mortelle. Moins de 250 personnes en sont atteintes dans le monde.

La semaine dernière, une étude de l'Organisation mondiale de la santé animale - aussi appelée OIE - a dévoilé que 317 des 750 bétails où l'on a retrouvé des cas d'ESB avaient été abattus. Les informations sur cette «cohorte de naissance» avaient été divulguées par l'ACIA, qui avait dénombré tous les animaux nés pendant un an, à partir du mois de mars 2009 - la date de naissance de la vache infectée.

Ces chiffres ont été retirés du site internet de l'OIE depuis, étant donné de leur nature préliminaire, selon le docteur Kochhar. Il croit que le nombre d'animaux pourrait s'avérer plus élevé, ajoutant toutefois que le chiffre de 750 est «sûr à 95 %». Les enquêteurs travaillent actuellement à confirmer les chiffres, qu'ils soumettront ensuite à l'OIE.

La porte-parole de l'organisme Catherine Bertrand-Ferrandis a expliqué que les chiffres avaient été publiés par erreur, en raison d'un incident informatique. Ils n'auraient pas dû être rendus publics parce qu'ils ne sont pas considérés officiels par les autorités canadiennes, a-t-elle souligné.

Un cas de vache folle a été découvert le mois dernier dans une ferme près d'Edmonton, mais aucun aliment n'avait été contaminé, avait affirmé l'ACIA.

Le docteur Kochhar a précisé que les enquêtes prenaient généralement six mois avant d'être présentées à l'OIE.