Une femme âgée de 43 ans qui chercherait à devenir enceinte grâce à la fécondation in vitro se placerait aussitôt dans l'illégalité, si le projet de loi 20 est adopté.

Il s'agit là d'une position inacceptable et d'une attitude paternaliste envers les femmes, selon la présidente du Conseil du statut de la femme (CSF), Julie Miville-Dechêne.

Le projet de loi 20, piloté par le ministre Gaétan Barrette, prévoit notamment que la fécondation in vitro (FIV) sera réservée uniquement aux femmes âgées de 18 à 42 ans. Le projet de loi fait l'objet d'une consultation à laquelle participait le CSF jeudi.

En point de presse, Mme Miville-Dechêne a rappelé sa position, à savoir que si une femme était prête à payer pour obtenir une fécondation in vitro dans une clinique privée, aucune loi ne devrait l'en empêcher.

Par contre, elle dit comprendre que Québec puisse décider, pour des raisons budgétaires, de ne plus assurer la gratuité de cette procédure pour des femmes rendues à un âge qui augmente le risque d'échec.

Le ministre Barrette a affirmé que l'article de son projet de loi fixant un âge limite était justifié pour assurer la sécurité des femmes et des enfants à naître. Du bout des lèvres, il s'est dit ouvert à en débattre, mais uniquement sur la base de données scientifiques reliées aux risques sur la santé. Si jamais il acceptait d'autoriser la FIV pour des femmes âgées de plus de 42 ans, ce serait donc dans des circonstances très précises et selon des balises strictes.

La présidente du CSF a fait valoir que le risque pour la santé était une notion relative et que dans certains pays on autorisait la FIV jusqu'à 47 ans.

L'État doit respecter le choix individuel des femmes, a soutenu Mme Miville-Dechêne, en notant qu'aucune province canadienne ni aucun pays dans le monde n'avaient adopté de législation aussi sévère.

Le député de Québec solidaire, Amir Khadir, lui-même médecin, a convenu lui aussi qu'il s'agissait d'une mesure arbitraire et que le critère de l'âge devait être considéré comme un critère parmi d'autres.