À la veille du début des travaux de la commission parlementaire qui doit étudier le controversé projet de loi 20 sur l'accès aux services de médecine familiale, le Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU) demande aux médecins de travailler en équipe.

Le RPCU, qui sera le troisième groupe à s'exprimer devant la commission qui commence mardi, considère que le système de santé possède assez de ressources pour que les médecins puissent déléguer certaines tâches, à la faveur de la population.

« Un médecin est là pour poser un diagnostic et déterminer le traitement qui lui est associé. Ce n'est pas à lui de faire la suite », a déclaré le directeur général du RPCU, Pierre Blain, en entretien à La Presse. Selon lui, un médecin ne devrait pas passer de longues minutes à donner des conseils à un patient diabétique, par exemple. Il devrait plutôt solliciter l'aide d'un collègue diététiste pour le faire.  

« On a 19 000 médecins, et 19 000 petites entreprises privées qui ne travaillent pas ensemble », a-t-il déploré. À cet égard, il a salué le travail des Groupes de médecine familiale, qui partagent à son avis « le fardeau » de répondre aux besoins en santé de la population québécoise.

Le projet de loi 20 prévoit notamment l'imposition d'un nombre minimal de patients aux médecins de famille et la mise en place d'un système de rémunération basé sur le taux d'assiduité des patients.

La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) s'y oppose avec ardeur. Elle craint la « déshumanisation » de la médecine familiale, de même que la dégradation de l'accessibilité et de la qualité des soins. 

La FMOQ sera de passage le 19 mars devant la commission parlementaire, qui doit durer un mois.