L'histoire de Mai Duong et d'autres malades a touché les Québécois. La preuve, le nombre de personnes inscrites au registre de donneurs de cellules souches d'Héma-Québec a pratiquement doublé en un an, ce qui représente une facture imprévue de 10 millions pour l'organisation. Plus de 21 500 personnes s'y sont inscrites en 2014, alors que le registre, qui existe depuis 1989, comptait 36 000 noms au début de l'année.

Normalement, Héma-Québec enregistre 1500 nouvelles inscriptions de donneurs potentiels par année. Cette augmentation de 1333% a suscité quelques appréhensions au sein de l'organisation.

«On doit composer avec un phénomène où les gens sont très interpellés par l'histoire d'une personne en particulier qui a besoin d'une greffe et qui vont s'inscrire en pensant qu'elles vont aider cette personne spécifique, alors que l'inscription doit se faire pour quiconque en aura besoin», expose le porte-parole d'Héma-Québec, Laurent Paul Ménard.

Seuls 3% feront un don

Une fois inscrit, le donneur peut être contacté des années plus tard et seules 3% des personnes inscrites seront appelées à faire un don.

«Maintenant, on souhaite que cette attention perdure dans le temps», précise M. Ménard.

Mai Duong est consciente de la chance qu'elle a eue que les médias parlent de son histoire. Elle profite d'ailleurs de cette visibilité pour inviter les donneurs potentiels à prendre une décision réfléchie.

«C'est super important de mettre l'accent sur le fait qu'on ne décide pas d'être donneur sur un coup de tête, souligne-t-elle. Les donneurs ne verront pas la personne malade devant eux. Mais il y a bel et bien une personne qui est malade.»

Cette hausse fulgurante a coûté, en matériel, plus de 10 millions de dollars supplémentaires à Héma-Québec. Pour être inscrit officiellement au registre, le donneur potentiel doit fournir un échantillon de salive permettant d'identifier tous les critères de compatibilité. Une trousse de frottis buccal lui est donc envoyée.

Une fois l'échantillon prélevé sur un écouvillon semblable à un coton-tige, le candidat renvoie la trousse à Héma-Québec qui procède aux analyses en laboratoire. Une démarche qui nécessite des ressources et implique des coûts de 500$ par trousse.