Plusieurs groupes de défense des usagers du réseau de la santé reviennent à la charge pour dénoncer la facturation «illégale» de divers produits lors de visites chez le médecin.

Cinq associations, représentant des médecins et des dizaines de milliers d'usagers du réseau, ont fait une sortie publique ce dimanche pour appuyer la requête d'un recours collectif visant le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) et une cinquantaine de cliniques privées.

La docteure Isabelle Leblanc, la présidente de Médecins québécois pour le régime public (MQRP) a déploré que la mode des frais facturés aux patients prenait de l'ampleur malgré les nombreux appels depuis cinq ans afin que cette pratique cesse.

Elle signale que les patients se font facturer de plus en plus de frais lors de visites médicales et ce, au-delà des rares exceptions permises par la loi. Selon elle, des patients, vulnérables face aux difficultés d'accès, finissent par plier en payant des sommes souvent élevées.

La docteure Leblanc juge «inacceptable» que le Collège des médecins du Québec et la RAMQ ne sanctionnent pas ces pratiques illégales en dépit des nombreuses plaintes reçues.

Pour la Coalition Solidarité Santé, la surfacturation crée deux catégories de malades, l'une qui aura les moyens de se payer les soins et services, et l'autre qui ne les aura pas. Des malades de cette dernière catégorie verront peut-être leur état se détériorer, a averti le groupe d'intérêt.

De son côté, le président de l'Association des retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) a déploré que les aînés soient pris en otage par certains médecins. Pierre-Paul Côté a dénoncé cet état de chose et pressé ses membres de s'inscrire au recours collectif.

Le Conseil pour la protection des malades appuie aussi la démarche.

Le cabinet d'avocats Grenier Verbauwhede s'occupe de la requête pour exercer un recours collectif contre le MSSS, la RAMQ et une cinquantaine de cliniques (17 se sont ajoutées jeudi dernier) relativement à la pratique de surfacturation. Cette requête a été déposée le printemps dernier par le cabinet d'avocats au nom de M. Philippe Léveillé et d'autres patients.

Le cabinet d'avocats a déjà indiqué que la démarche vise à s'attaquer à une pratique jugée «illégale» remettant en cause la gratuité des soins.

La Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles mettra en place un registre des frais abusifs qui sera disponible dès janvier prochain. La clinique sollicitera les témoignages de la population.