Le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Laval abolira d'autres postes dans les prochains jours, alors qu'il vient tout juste d'éviter une grève illégale à la suite de l'abolition de huit postes de préposés aux bénéficiaires à temps partiel à l'hôpital Cité-de-la-Santé.

En raison des compressions budgétaires de l'ordre de 9,7 millions et du déficit de plus de 2 millions pour l'exercice budgétaire 2014-2015, le CSSS de Laval effectue une «réorganisation des services», selon la direction.

«L'ensemble des services sera regardé dans un souci d'une utilisation judicieuse des ressources. [...] Il devrait y avoir des abolitions de postes qui vont se faire dans les prochains jours [...] mais il n'y aura pas de réduction de services ni de la qualité des services», a insisté Philippe Benoit, directeur des ressources humaines et du développement organisationnel du CSSS de Laval. Il n'a toutefois pas été en mesure de donner un ordre de grandeur.

«On est déjà débordés et on y arrivait difficilement, a déploré la présidente du syndicat CSN du CSSS de Laval, Marjolaine Aubé. C'est impossible que ça ne touche pas les services aux patients!»

Mobilisation

Le syndicat a tenu un rassemblement devant l'hôpital, dimanche, auquel ont participé une centaine de personnes. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), qui était présente, mobilise d'ailleurs ses membres en vue d'un prochain bras de fer. «C'est clair que nous faisons la promotion auprès de nos syndicats de regarder les coupes et d'agir au moindre impact sur les services», a dit Jeff Begley, président de la fédération.

«On coupe dans les services directs à la population», a souligné Jean Lacharité, vice-président de la CSN, avant d'ajouter qu'aucun cadre n'a été visé par ces mesures.

M. Benoit indique toutefois qu'un ou deux postes vacants de cadre ont été abolis dernièrement, et il n'exclut pas que d'autres soient visés prochainement. Il rappelle toutefois que le taux d'encadrement du CSSS est bon, soit 3,66%.

Il précise également que les personnes dont les postes ont été ou seront abolis seront réaffectées au sein du CSSS. Il ajoute que les abolitions à l'unité de débordement de la Cité-de-la-Santé ont été faites après des analyses rigoureuses.

«Ils [les effectifs] étaient peut-être plus nombreux que ce qui était requis pour livrer des prestations de qualité», explique-t-il.

« Ce n'est qu'un début »

La CSN promet au premier ministre Philippe Couillard d'intensifier ses moyens de pression. «Ce n'est qu'un début. M. Couillard, vous allez retrouver les syndicats devant vous pour protéger les services», a averti M. Lacharité.

Déjà, le week-end dernier, le syndicat a tenté d'envoyer un coup de semonce en votant une grève illégale à la Cité de la Santé. Selon le syndicat, l'abolition des huit postes fait en sorte que la salle de débordement fonctionne à 75% de son effectif habituel. En déclenchant une grève, la Loi sur les services essentiels, qui prévoit le maintien en tout temps de 90% du service, aurait permis, selon le syndicat, d'avoir davantage d'employés sur le plancher.

«On a lancé un cri du coeur, pour que quelqu'un nous entende. C'est pour la population qu'on fait ça», a affirmé Mme Aubé.

Le CSSS a alors saisi la Commission des relations du travail. À l'issue d'une audience, le syndicat s'est finalement engagé samedi soir à ne pas mettre sa menace à exécution.