Plusieurs transsexuels se rassemblent, dimanche après-midi à Montréal, afin de dénoncer les procédures actuelles de changement de nom et de mention de sexe dans la province.

Les manifestants disent que le système en place n'est pas adapté à leurs besoins et exigent des autorités des modifications qui permettront d'améliorer leur qualité de vie, disent-ils.

Actuellement, selon le Code civil québécois, une personne qui souhaite effectuer un changement de sexe doit d'abord subir une chirurgie, a dénoncé Caroline Trottier-Gascon, l'une des porte-parole de la manifestation à l'occasion d'une entrevue avec La Presse Canadienne.

Elle rapporte que bien souvent les personnes trans se sentent obligées de passer sous le bistouri pour satisfaire aux critères en place, ce qui constitue une «stérilisation chirurgicale forcée des personnes trans».

Les manifestants dénoncent aussi le coût élevé, la complexité et la longueur du processus pour arriver à leurs fins.

L'événement est organisé par le collectif Participes, un groupe de jeunes militants et militantes trans. «Trans est un terme qui inclut toutes les personnes, alors que certaines ne se sentent pas incluses avec les termes transgenres ou transsexuels», a expliqué Mme Trottier-Gascon.

Quelques pays dans le monde permettent le changement de sexe sans condition. C'est le cas de l'Argentine et de l'Espagne. Tout récemment, le parlement du Danemark a abrogé une loi obligeant à passer par la chirurgie avant de pouvoir changer légalement de sexe.

Les participants à la marche de dimanche exigent qu'une telle règlementation soit adoptée également dans la province.

«Avoir des documents qui ne concordent pas avec ce qu'on projette socialement, ça expose à la marginalisation. C'est pour ça qu'on veut que tous aient les bons documents», a expliqué Caroline Trottier-Gascon.

Le projet de loi 35, qui adopté décembre 2013, pourrait satisfaire à plusieurs des demandes des manifestants, mais c'est la manière dont il sera concrètement mis en vigueur qui inquiète Mme Trottier-Gascon.

«Pour nous le projet de loi est un bon début, mais ça ne va pas assez vite et pas assez loin. Notre situation est meilleure en ce moment qu'à une certaine époque, mais il reste encore beaucoup de travail à faire», a soutenu Mme Trottier-Gascon.

Selon elle, la situation actuelle crée plusieurs problèmes et peut même constituer un obstacle dans l'obtention de services dans certains commerces ou institutions. Une carte est d'ailleurs en train d'être réalisée, où l'on dénonce des organisations qui agiraient à l'encontre des droits des personnes trans, a rapporté Mme Trottier-Gascon.