Bien que le premier patient atteint par le virus Ebola soit arrivé en Amérique du Nord cette fin de semaine, le risque de propagation de la maladie en Occident est extrêmement faible, croit un expert.

Le directeur de l'Observatoire canadien sur les crises et l'action humanitaires et professeur à l'UQAM, François Audet, estime que les conditions sanitaires en vigueur dans les pays occidentaux empêcheront l'éclosion d'une épidémie.

Des travailleurs humanitaires, des médecins ou encore des voyageurs en provenance de la Guinée, de la Sierra Leone ou du Liberia pourraient faire pénétrer la maladie en territoire canadien.

Mais avec un système de santé bien établi, ces patients seraient rapidement pris en charge et mis en quarantaine, croit M. Audet.

Puisque la transmission de la maladie se fait par contact direct avec des fluides infestés et que le virus ne peut se transmettre que lorsque le patient souffre de symptômes, sa propagation serait donc limitée, rassure-t-il.

Le ministère québécois de la Santé a d'ailleurs annoncé cette semaine qu'un guide serait transmis à tous les hôpitaux de la province pour détailler la marche à suivre en cas de détection de cas d'Ebola.

La situation est tout autre dans les principaux pays touchés par l'épidémie, explique M. Audet.

«Pour s'étendre comme le virus Ebola le fait en ce moment en Afrique de l'Ouest ça prend des conditions très particulières: pas de services sanitaires, pas de toilettes, pas d'eau potable et en plus de ça dans un milieu tropical où les infections se propagent beaucoup plus facilement», précise-t-il.

«En plus, tout ça s'est passé pendant le ramadan, une période festive au cours de laquelle il y a eu beaucoup de contacts et beaucoup de voyages», ajoute-t-il.

L'actuelle épidémie d'Ebola, considérée comme la pire de l'histoire, a fait plus de 700 morts depuis le début de l'année.

Un vaccin existe, mais aucun test n'a encore été fait sur un humain, signale M. Audet.

Puisque le taux de mortalité avoisine les 60 à 65 % chez les personnes infectées, certains préconisent une distribution rapide du vaccin même s'il n'est pas tout à fait au point.

«Mais ça devient une question éthique et ce n'est pas aux étrangers de décider d'imposer ce vaccin, mais bien aux principaux intéressés de décider s'ils sont prêts à prendre ce risque», fait valoir M. Audet.