Les intervenants du réseau de la santé regroupés sous la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont annoncé ce matin qu'ils réclameront des hausses de salaire de 13,5 % sur trois ans au ministère de la Santé dans le cadre des négociations avec le secteur public qui commenceront cet automne. En tout, c'est une augmentation de plus de 3,6 milliards de budget qui est ainsi demandée.

« On est conscient de la situation budgétaire du Québec. Mais à un moment donné, le gouvernement doit faire des choix de société », a déclaré le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

Ce dernier a mentionné qu'au cours des quatre dernières années, les médecins spécialistes ont vu leur rémunération augmenter de 22 % et les omnipraticiens, de 29 %. « Mais pour les infirmières, les préposés aux bénéficiaires, les techniciens... la hausse n'a été que de 4,75 %. C'est moins que l'inflation! Ça ne peut plus durer », estime M. Lacharité.

Ce dernier estime que Québec fait fausse route en voulant atteindre le déficit zéro trop rapidement. « Le gouvernement va créer un déficit social [...]. Pour pouvoir continuer d'attirer les candidats dans le réseau de la santé publique, il faut augmenter la rémunération », dit-il.

D'autres enjeux seront au coeur des négociations cet automne, comme l'amélioration de l'organisation du travail. « Les gens sont découragés. J'ai rencontré des jeunes infirmières hier soir qui disent qu'elles ne savent pas combien de temps elles vont rester dans le milieu dans ces conditions », explique le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Jeff Begley.

La diminution des heures supplémentaires et du recours au personnel d'agences privées sera aussi demandée.

Au cours des prochaines semaines, la FSSS consultera l'ensemble de ses membres pour connaître les principaux enjeux qui devront être négociés à la table de négociations. Les consultations ont débuté, hier, auprès des 4200 syndiqués du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM).