Pas moins de 17 postes d'infirmières, de travailleurs sociaux et d'hygiénistes dentaires seront éliminés cette année au centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Montagne à Montréal, a appris La Presse.

Des compressions de 1,2 million au total qui auront des impacts sur les services à la population, reconnaît le directeur général de l'établissement, qui craint même de voir son budget amputé à nouveau d'ici quelques semaines.

«Ça fait quatre ou cinq ans qu'on fait des coupes. On ne peut pas couper pendant des années et dire qu'il n'y aura pas d'impacts sur la population», affirme le directeur général du CSSS de la Montagne, Marc Sougavinski, qui dit prendre des décisions «crève-coeur» pour boucler son budget.

M. Sougavinski explique que l'agence de la santé et des services sociaux de Montréal a demandé à ses établissements de prévoir pour leur budget 2014-2015 des compressions équivalant à celles réalisées l'an dernier.

En tout, les 12 CSSS de la métropole avaient dû retrancher 100,9 millions de leur budget en 2013-2014, précise la porte-parole de l'agence de la santé de Montréal, Marie-France Coutu.

«On nous avait coupé 1,2 million l'an dernier. On a donc fait de même cette année», explique M. Sougavinski.

Le montant exact des compressions demandées aux établissements de santé du Québec sera toutefois annoncé d'ici quelques semaines par Québec. «Avec ce qui a été dévoilé dans le dernier budget, on a un peu peur que les coupes demandées soient plus importantes», note M. Sougavinski.

Le dernier budget du gouvernement déposé la semaine dernière prévoit une hausse des dépenses en santé de 3% cette année, alors que la moyenne des 10 dernières années était plutôt de 5,6%. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a dit vouloir y arriver «sans couper les services».

«Le gouvernement doit arrêter de mentir à la population. Il y aura des coupes cette année, et assurément, ça aura des impacts sur la population», affirme le responsable politique de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Daniel Dubé.

Dans une note de service envoyée aux employés du CSSS de la Montagne le mois dernier, les coupes dans les «services à la clientèle» sont évaluées à 563 000$ cette année.

17 postes éliminés

Parmi les emplois qui seront supprimés au CSSS de la Montagne, on compte un poste d'infirmière dans les écoles, un poste d'infirmière dans une ressource intermédiaire pour aînés et un poste de technicienne en assistance sociale dans le quartier Parc-Extension.

Cette technicienne avait pour mandat de faciliter l'intégration des nouveaux arrivants.

Un poste d'hygiéniste dentaire travaillant dans les écoles sera également éliminé. La situation inquiète le syndicat, qui estime que 200 enfants du territoire n'auront plus droit à un suivi dentaire préventif.

M. Sougavinski mentionne qu'avant d'éliminer un poste, un comité en analyse l'impact. «Si la décision a des impacts majeurs sur la population, on réajuste. [...] On arrive à un point où il est difficile de faire des choix», dit-il.

M. Sougavinski tient toutefois à rassurer la population en soulignant qu'en dépit des compressions, certains investissements sont faits dans des programmes précis. «L'an passé, on a eu 2,5 millions de développements, notamment pour le soutien à domicile et le développement d'une équipe de santé mentale de soins intensifs au centre-ville», dit-il.

«Dans les années passées, on a été capables de couper dans le budget sans toucher à la population. Mais cette année, c'est différent. Notre CSSS ne sera pas le seul touché. Tout le Québec va y passer», prévoit M. Dubé.