Des médecins en soins palliatifs croient qu'il est temps de mettre fin au débat concernant le suicide assisté et de se préparer plutôt à son éventuelle légalisation au Canada.

Dans un commentaire transmis au journal de l'Association médicale canadienne, le groupe affirme que les médecins doivent discuter dès maintenant des éventuelles politiques et lignes directrices concernant le suicide assisté.

Les médecins soutiennent que le suicide assisté pourrait devenir légal si la Cour suprême du Canada confirme une décision rendue en 2012 par la Cour de la Colombie-Britannique, qui a estimé qu'en vertu de la Constitution, le gouvernement canadien ne pouvait interdire le recours au suicide assisté. La Cour d'appel de la Colombie-Britannique a cependant renversé plus tard cette décision.

La Cour suprême entendra donc l'appel sur le fond de la cause qui avait accordé à Gloria Taylor une «exemption constitutionnelle» pour lui permettre de mettre fin à ses jours, en attendant que le gouvernement fédéral revoie la loi. Mme Taylor, qui souffrait de la sclérose latérale amyotrophique - la «maladie de Lou Gehrig» - n'aura finalement pas utilisé son exemption: elle est décédée d'une infection.

Le Québec s'intéresse aussi de près à cette cause: le projet de loi 52 concernant les «soins de fin de vie» a été mis en veilleuse lors du déclenchement des élections générales, le mois dernier.

Le coauteur de la lettre au journal de l'Association médicale canadienne, le Dr David Downar, croit qu'il faut maintenant s'attaquer aux lignes directrices afin de protéger les patients et les médecins.