L'ami d'un avocat de Toronto s'étant rendu en Suisse pour mettre fin à ses jours dit que des démarches sont en préparation pour livrer son ultime plaidoyer pour la légalisation du suicide assisté à une prochaine audience de la Cour suprême.

Dans une lettre ouverte et une vidéo, Edward Hung, qui était âgé de 62 ans, explique ainsi pourquoi il a choisi de recevoir de l'aide à mourir plutôt que de continuer de vivre avec la sclérose latérale amyotrophique - une condition incurable et dégénérative également connue sous le nom de maladie de Lou Gehrig.

Dans sa dernière lettre, M. Hung a écrit que s'il avait encore les moyens de se rendre en Suisse pour mourir, il était «tout simplement injuste» que d'autres personnes frappées par des maladies dégénératives ne soient pas en mesure de le faire.

Son collègue Jerry Leung affirme discuter avec d'autres avocats pour déterminer s'il est possible d'envoyer l'ultime message de M. Heung à la plus haute cour du pays lors d'une audience prévue au printemps sur la question du droit à mourir.

«Il voudrait que son message soit entendu devant la cour. Il voudrait que son message ait un impact positif, qu'il permette aux gens de prendre ce genre de décisions au Canada», a dit M. Leung samedi après une cérémonie funèbre pour M. Hung.

«Il voudrait que les lois soient changées. Absolument.»

Toujours selon M. Leung, le groupe envisage également d'envoyer à la Cour suprême les nombreux courriels d'appuis envoyés à la firme de M. Hung, avant d'ajouter que les membres du groupe en question cherchaient à obtenir le statut d'intervenant dans le dossier.

Une foule de gens attristés se sont réunis dans une église de Toronto pour rendre hommage à M. Hung, décédé plus tôt ce mois-ci, soulignant du même coup sa passion et son amour des belles choses, y compris jouer de la guitare.

Le dernier message de Me Hung reprend des thèmes abordés par un important microbiologiste, le Dr Donald Low, qui a tourné une vidéo vantant le suicide assisté par un médecin quelques jours avant sa mort, l'automne dernier.

Cette semaine, un ancien ministre conservateur paraplégique à la suite d'un accident de voiture en 1996 a dit avoir l'intention de déposer deux projets de loi d'initiative parlementaire qui permettraient l'aide médicale à mourir dans certaines circonstances. Le gouvernement Harper, de son côté, dit ne pas vouloir rouvrir ce délicat dossier.

Dans un jugement rendu en 1993, la Cour suprême a rejeté les démarches d'une femme de la Colombie-Britannique qui désirait obtenir le droit au suicide assisté.

À la fin de sa dernière lettre, M. Hung a écrit avoir «eu la chance de disposer de l'appui et des ressources me permettant d'approcher la mort de la façon dont je le souhaitais. Cependant, tous ne sont pas aussi chanceux. Ces gens moins fortunés perdraient leur droit de prendre cette ultime décision».