Les adolescentes souffrant d'un trouble mental sérieux sont trois fois plus susceptibles de tomber enceinte que celles qui n'en ont pas, ont conclu des chercheurs, soulignant du même coup l'importance d'offrir des programmes de prévention spéciaux pour cette tranche de la population.

Les scientifiques ont étudié le taux de natalité de 4,5 millions de jeunes filles de l'Ontario âgées entre 15 et 19 ans et atteintes d'un problème de santé mental majeur. Les résultats de leur étude ont été publiés lundi dans la revue Pediatrics.

Le taux de natalité des adolescentes bipolaires, schizophrènes ou dépressives est non seulement trois fois plus élevé, ce pourcentage s'est également amoindri à un rythme beaucoup plus lent que celui observé chez les jeunes filles qui n'ont pas de problèmes de santé mentale.

Bien que le taux de natalité des deux groupes d'adolescentes ait reculé au fil des ans, l'écart entre les deux semble s'être légèrement accru au cours des dix ans qu'ont duré l'étude. Ce taux a diminué de 14 pour cent pour les adolescentes avec un trouble mental contre 22 pour cent chez celles du deuxième groupe.

La principale auteure de l'article, la Dre Simone Vigod, psychiatre à l'hôpital Women's College, a souligné que les chances de tomber enceinte pour une jeune fille issue d'un milieu modeste, d'une région rurale ou ayant déjà un enfant étaient plus élevées. Elle a ajouté que ces facteurs étaient tout aussi véridiques pour les adolescentes aux prises avec un problème de santé mental important.

Si l'étude ne s'attarde pas aux raisons expliquant cette tendance, les agressions pendant l'enfance, le manque d'estime de soi et l'abus de substances sont tout autant de facteurs de risque pour une grossesse pendant l'adolescence.

«Et il y a de fortes chances que les adolescentes souffrant de sérieux problèmes de santé mentale soient plus susceptibles d'avoir ce genre de problèmes sociaux et de consommation d'alcool et de drogues, des problèmes d'impulsivité ou de manque d'amour propre», a expliqué la Dre Vigod.