La grippe n'a pas encore atteint son apogée que les urgences débordent. La situation est particulièrement difficile à l'hôpital du Suroît, à Salaberry-de-Valleyfield, qui affiche un taux d'occupation de 300% depuis quelques semaines.

Avec 69 patients pour une capacité de 22 civières, le taux d'occupation a même grimpé à 309% hier matin, dénonce Francine Poirier, présidente du Syndicat des professionnels en soins de santé du Suroît.

«C'est une situation qui ne peut plus durer, qui est dangereuse et indécente pour la population, qui est dangereuse pour nos professionnels en soins», affirme Mme Poirier.

Pour désengorger les urgences, la direction de l'hôpital tente depuis un an de rediriger des patients qui occupaient des lits de courte durée vers des lits de soins de longue durée dans les centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Les effets positifs ne se sont fait sentir que pendant quelques jours, puis les problèmes sont revenus, affirme Mme Poirier.

La population qui fréquente l'hôpital du Suroît est âgée, malade, et le suivi avec un médecin omnipraticien est difficile à obtenir, dit le syndicat.

«C'est une situation vraiment préoccupante», reconnaît le président et directeur général de l'agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie, Richard Desharnais, qui suit la situation avec le ministère de la Santé et la direction de l'hôpital.

Le taux d'occupation élevé aux urgences est «un symptôme plus large d'un problème d'organisation de services, en première ligne surtout», explique-t-il. L'accès à un médecin de famille est particulièrement difficile sur le territoire, confirme-t-il.