Avec l'avènement de chambres à un lit dans les hôpitaux, le ministère de la Santé veut revoir le mode de tarification des hospitalisations et mandate un comité pour se pencher sur la facturation des chambres.

Quelles que soient les recommandations qui seront énoncées, une prémisse de base doit guider les travaux du comité, celle de la gratuité, souligne Pierre Lafleur, sous-ministre adjoint à la coordination par intérim au Ministère.

«Chaque personne qui le souhaite aura toujours accès à une hospitalisation gratuite, qu'elle soit riche ou pauvre», a-t-il assuré en entrevue à La Presse.

La construction des deux grands hôpitaux de Montréal est en train de changer le visage du réseau de la santé. Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM), qui doit ouvrir ses portes en 2015, et le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), attendu pour 2016, ne compteront désormais que des chambres à un ou deux lits.

La construction de chambres à un lit s'inscrit d'ailleurs dans une tendance lourde, puisqu'elle vise notamment à limiter la propagation d'infections nosocomiales.

Dans le modèle actuel, les hôpitaux disposent de «salles» qui accueillent jusqu'à quatre patients. L'hospitalisation est gratuite.

Les patients qui souhaitent avoir accès à des chambres à un ou deux lits ont à payer des frais supplémentaires, souvent assumés par les assureurs privés.

Annuellement, pour l'ensemble du Québec, cette tarification rapporte 60 millions de dollars dans les coffres de l'État.

Alors que des hôpitaux ne disposeront plus que de chambres à un ou deux lits, le Ministère doit maintenant réfléchir à une façon de préserver ces revenus importants. C'est la raison pour laquelle un comité est mis sur pied.

Une émission diffusée à Radio-Canada, hier, voulant que la tarification puisse être modulée en fonction des revenus, a incité le Ministère à devancer son annonce concernant la réflexion sur la tarification des hospitalisations.

Aucune décision n'est encore prise. Le Ministère n'exclut aucun scénario, a expliqué M. Lafleur, en insistant toutefois sur le fait que peu importent leurs revenus, tous les patients devront avoir accès à une hospitalisation gratuite.

«On doit amorcer la réflexion. Le comité devrait produire ses recommandations d'ici un an. Il y aura des consultations avec nos partenaires externes», a aussi précisé M. Lafleur en faisant allusion notamment à l'Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux (AQESSS) et au Regroupement provincial des comités des usagers.