La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), qui regroupe les syndicats d'une majorité des professionnels en soins infirmiers de la province, appuie le projet de Charte des valeurs québécoises et l'interdiction du port de signes religieux pour ses membres.

«À la lumière des résultats d'un sondage que nous avons mené auprès de nos membres, même s'il n'y a pas unanimité sur ce sujet, les délégués ont décidé d'appuyer la Charte», a déclaré la présidente de la FIQ, Régine Laurent, en marge du conseil fédéral de la Fédération, qui s'est tenu ces derniers jours à Laval. 

Environ 60% des membres sondés par la FIQ se disent en accord avec l'interdiction de signes religieux pour tous les salariés de la fonction publique, y compris le personnel du secteur de la santé. Ce même pourcentage de répondants disent d'ailleurs que cette mesure, si le projet de loi 60 est adopté par l'Assemblée nationale, n'aurait pas d'impact sur leur milieu de travail. 

«Il n'y a pas une unanimité sur ce dossier, mais les discussions que nous avons eues ces derniers jours se sont déroulées sereinement. Nous demandons toutefois au gouvernement du Québec d'agir avec doigté et d'accompagner ceux qui doivent appliquer cette loi, si elle est adoptée», a dit Mme Laurent. 

Selon la présidente, il n'y a pas de division entre les syndiqués des hôpitaux du Grand-Montréal et ceux des régions, quant à l'interdiction du port de signes religieux. Toutefois, lorsque questionnée par la presse anglophone, sa collègue, la vice-présidente de la FIQ, Michèle Boisclair, a expliqué que le vote qui s'est tenu pendant le conseil fédéral ne permet pas à la FIQ de savoir qui, parmi ses syndicats membres, n'appuient pas la Charte. 

Lorsque questionnée par La Presse si elle craignait que certains syndicats se désaffilient de la Fédération, divisée sur cette question, la présidente Régine Laurent s'est dite peu inquiète. 

«Est-ce qu'on peut respirer par le nez? Il y aura une commission parlementaire, on verra si ça devient une loi. Si c'est le cas, on dira à nos membres de respecter la loi et on accompagnera ceux qui y dérogent, comme nous le faisons actuellement avec ceux qui dérogent à leur code d'éthique», a dit Mme Laurent. 

Quelques chiffres en bref 

60% des membres sondés par la FIQ sont en faveur de l'interdiction du port de signes religieux pour les fonctionnaires 

60% d'entre eux ne croient pas que l'interdiction des signes religieux aura un impact sur leur milieu de travail.

60% des membres sont en accord avec le projet de Charte des valeurs. 

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55% des membres sondés par la FIQ disent recevoir des demandes d'accommodements pour des motifs religieux de leur patient.

« Ce sont souvent des demandes de type alimentaire, comme ne pas recevoir certaines viandes ou attendre pour des injections de vitamines pendant la période du ramadan», précise Mme Laurent.