Québec placera le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) sous surveillance pour s'assurer que des correctifs seront apportés à sa gouvernance.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, présentera d'ici demain des mesures de contrôle accrues à la suite des constats troublants du vérificateur général et des «accompagnateurs» nommés par l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal. Il réagira au plan d'action que lui a remis le conseil d'administration du CHUM tard lundi.

Selon son cabinet, toutes les options étudiées par le gouvernement impliquent de placer le conseil d'administration sous surveillance d'une façon ou d'une autre. Québec pourrait prolonger au-delà du 31 décembre le mandat des deux «accompagnateurs» que l'Agence a désignés, chargés d'examiner la gouvernance du grand hôpital. C'est d'ailleurs ce que recommande le conseil d'administration du CHUM dans son plan d'action, a indiqué une source. Québec pourrait également nommer son propre accompagnateur, un chaperon qui surveillerait les agissements du conseil d'administration. Il laisse toujours planer la possibilité de recourir aux grands moyens: la tutelle.

Selon le rapport intermédiaire des accompagnateurs nommés par l'agence, François Latreille et Denis Paré, des tensions minent le fonctionnement du conseil d'administration. Les membres du C.A. sont souvent tenus dans l'ignorance et n'ont pas une connaissance adéquate des règles du réseau de la santé, concluent-ils dans le rapport révélé par La Presse.

«Je prends ce rapport avec beaucoup de sérieux, a affirmé Réjean Hébert, hier. Ça vient s'ajouter à ce qu'avait déjà soulevé le Vérificateur général. C'est un problème important.»

Le vérificateur général dénonçait la semaine dernière la rémunération excédentaire versée au directeur général Christian Paire, maintenant suspendu avec solde. Il révélait la nomination de cadres supérieurs sans concours de recrutement et la conclusion de contrats de gré à gré, donc sans appel d'offres, pour les services professionnels, ce qui contrevient aux règles.