D'autres fermetures de lits dans des CHSLD sont à prévoir dans plusieurs régions tandis qu'un quasi-moratoire est imposé concernant la construction de nouvelles installations. À Montréal, 500 lits seront fermés au cours des deux prochaines années.

«Il faut s'attendre à voir des transformations dans certains CHSLD plus vétustes pour des transferts vers des ressources intermédiaires ou pour diminuer le nombre de chambres à deux ou trois pour en faire des chambres privées», a confirmé le ministre de la Santé, Réjean Hébert, au cours d'une entrevue avec La Presse.

Avec le virage à domicile qu'il préconise, le ministre souhaite que seuls les «cas lourds» se retrouvent dans les CHSLD. «On aura beau vouloir en faire des milieux de vie, ça reste un couloir avec des chambres de chaque côté», déclare-t-il.

Il affirme que les nouvelles constructions seront l'exception. Les nouveaux CHSLD seront érigés seulement dans certaines régions où il existe une iniquité.

Ce ne sera pas le cas à Québec et à Montréal qui dépassent de loin le ratio des autres régions avec 3,5 et 4,2 lits par 100 personnes âgées, précise le ministre.

«Avec les lits qu'on a actuellement, on est capable de répondre aux besoins de la population pour les 10 ou 15 prochaines années sans avoir besoin de construire», assure M. Hébert en réaffirmant que la solution passe par les soins à domicile et les ressources intermédiaires.

La semaine dernière, l'Agence de Québec a ainsi annoncé la fermeture de 151 lits au cours des deux prochaines années. Des fermetures de lits sont aussi prévues dans d'autres régions.

Cinq cents lits de moins à Montréal

À Montréal, l'Agence de santé et de services sociaux a confirmé à La Presse qu'elle travaille sur un plan de réorganisation de ses services. En 2015, les CHSLD compteront 500 lits de moins.

«Nous souhaitons réduire le nombre de chambres multiples, où il y a parfois jusqu'à quatre personnes, pour les convertir en chambres pour deux personnes ou individuelles. Cela améliorera la qualité de vie des résidants», explique Patrick Murphy-Lavallée, directeur des programmes-services à l'Agence de Montréal.

Même s'il existe des listes d'attente à Montréal, il assure que le nombre de lits actuel dépasse les besoins de la population. «Nous sommes confiants que personne ne sera pénalisé dans ces transformations», affirme M. Murphy-Lavallée.

Pour y arriver, l'Agence compte en effet intensifier le soutien à domicile et créer quelque 300 places de plus dans les ressources intermédiaires.

Les directeurs généraux des établissements viennent d'être informés du plan sur deux ans que l'Agence est en train de déployer. La liste des établissements touchés n'a toutefois pas été divulguée.

Aucune fermeture d'établissement n'est prévue, assure aussi M. Murphy-Lavallée. L'Agence veut plutôt convertir les 3000 places en CHSLD qui étaient à ce jour destinées aux personnes en perte d'autonomie, mais dont le cas est considéré comme plus léger.

«On ne ferme pas les établissements vétustes, mais on les transforme pour accueillir des clientèles avec des besoins particuliers comme des troubles de comportement, de l'itinérance ou de la toxicomanie et qui ne peuvent être hébergés dans des ressources intermédiaires», précise encore M. Murphy-Lavallée.

Portrait actuel à Montréal

14 100 lits pour l'hébergement des personnes âgées et en perte d'autonomie, soit:

> 9100 places dans les CHSLD pour la clientèle en lourde perte d'autonomie

> 3000 places dans les CHSLD pour les clientèles moins lourdes

> 2000 places dans les ressources intermédiaires

Plan en 2015

13 559 places (un peu plus de 500 lits de moins au total) soit:

> 10 585 places en CHSLD pour la clientèle en lourde perte d'autonomie

> 2374 places dans les ressources intermédiaires

> Environ 600 places pour une clientèle avec des besoins particuliers comme des troubles de comportement, d'itinérance ou de toxicomanie.