Des problèmes importants minent le système de rappel des aliments contaminés, a relevé le vérificateur général du Canada dans son rapport de l'automne 2013. Et si les cas de maladies ont pu être limités dans le cadre des rappels examinés, Michael Ferguson n'est pas certain que cela sera toujours le cas.

Le rapport complet du vérificateur général

Sécurité ferroviaire: des «faiblesses importantes», dit le vérificateur général

Dans son audit dévoilé mardi, le vérificateur a évalué comment les denrées alimentaires contaminées sont retirées des tablettes des magasins par l'Agence canadienne d'inspection des aliments.

Il a noté des lacunes dans les procédures d'urgence, utilisées lors des rappels de grande envergure, comme le retrait de la viande de l'entreprise XL Foods en 2012. Le système a créé de la confusion chez les personnes responsables de mener à bon port les rappels - et donc causé des erreurs et des retards.

«L'Agence canadienne d'inspection des aliments gère bien la plupart des aspects des rappels. Toutefois, tant au plan du suivi post-rappel auprès de l'industrie qu'à celui des grands rappels d'urgence, les faiblesses que nous avons relevées soulignent des lacunes importantes dans le système de rappel des aliments», conclut M. Ferguson.

«Quoique les cas de maladies aient été contenus dans les rappels que nous avons examinés, je ne suis pas certain que le système donnera toujours des résultats comparables», avertit-il.

Et il lui est impossible de confirmer si les aliments infectés ne retournent pas sur les tablettes plutôt que d'être détruits, puisque le suivi fait par l'Agence après les rappels est inadéquat, note le vérificateur.

«En raison de la documentation incomplète, dans le cas de la majorité des rappels que nous avons examinés, nous avons été incapables de vérifier si l'Agence avait une assurance suffisante que les aliments qui comportaient des risques graves pour la population canadienne n'avaient pas été remis sur le marché», peut-on lire dans le rapport.

De plus, l'Agence n'a pas effectué de vérifications adéquates afin de s'assurer que l'entreprise visée par un retrait de produits alimentaires corrige bel et bien le problème à l'origine de la contamination, afin que la situation ne se reproduise pas.

L'accès aux registres des producteurs de viande est déficient et l'Agence n'a pas en main les données assez rapidement pour repérer où se trouvent les produits contaminés, a aussi établi M. Ferguson.

Par exemple, dans le cas du rappel du boeuf de XL Foods, les informations fournies par l'entreprises l'ont été tardivement, puis dans un format incompréhensible, ce qui a fait perdre beaucoup de temps aux inspecteurs, obligés de déchiffrer les données, est-il écrit dans le rapport. M. Ferguson recommande à l'Agence de contraindre les entreprises à maintenir des registres à jour, avec des données immédiatement utilisables.

Du côté des points positifs, M. Ferguson juge que l'Agence enquête sans tarder sur les cas signalés et s'assure que les produits soient rapidement retirés du marché.

Les consommateurs sont avertis dans les 24 heures de la prise de décison de retirer un aliment, et plusieurs moyens de communication sont utilisés pour les rejoindre.

L'Agence canadienne d'inspection des aliments a accepté les recommandations du vérificateur général.

L'audit a été effectué en raison des rappels importants d'aliments survenus récemment au Canada, notamment celui de Maple Leaf en 2008, à l'origine de la crise de la listériose (lié à 57 cas de maladie et 23 décès) et celui de 2012 de plus de sept millions de kilogrammes de boeuf de XL Food, le plus important rappel de viande de l'histoire du pays.