Pourtant fort attendue, la révision de la Loi sur le tabac n'aura pas lieu cet automne comme prévu. Elle est repoussée en 2014, a appris La Presse.

«Au niveau du calendrier, ce n'était pas possible d'ajouter la Loi sur le tabac», a confirmé Ariane Lareau, l'attachée de presse du ministre de la Santé, Réjean Hébert. «Il a fallu faire des choix.»

Le ministre souhaite attendre les conclusions du rapport de la commission parlementaire sur la santé et les services sociaux qui a entendu une quinzaine de groupes sur la question en août dernier. Dix semaines plus tard, le rapport n'a toujours pas été déposé.

Les parlementaires de la commission sont fort occupés cet automne, notamment avec les audiences sur le projet de loi 52 sur les soins de vie et les consultations particulières sur le livre blanc au sujet de la création d'une assurance autonomie.

Pour la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, qui attend la révision de la Loi sur le tabac depuis 2010, ce nouveau report est difficile à accepter.

«Ce n'est pas juste malheureux, c'est extrêmement fâchant», a lancé la porte-parole et codirectrice de la Coalition, Flory Doucas.

Mme Doucas dit comprendre l'importance d'aborder les sujets de l'assurance autonomie et de la fin de vie, mais trouve la situation «aberrante».

«Ces dossiers ont éclipsé la lutte antitabac qui se veut de la prévention, qui est la cause numéro 1 des décès et de la morbidité au Québec, qui accapare plus du tiers des soins en hospitalisation.»

Cinq mesures espérées

La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac espère une révision complète de la Loi et préconise cinq mesures précises: interdire de fumer dans une voiture lorsqu'il y a un mineur à bord, bannir les arômes des produits du tabac, imposer un emballage neutre, assujettir les cigarettes électroniques à la Loi sur le tabac et finalement, adopter un moratoire sur les nouveaux produits.

La question de l'interdiction d'allumer une cigarette dans une voiture en présence d'enfant est dans l'air depuis plusieurs années. L'ex-ministre de la Santé, Yves Bolduc, s'y était montré favorable dès 2009.

Au printemps dernier, le gouvernement péquiste, les libéraux et les caquistes s'étaient tous montrés favorables à une révision de la Loi sur le tabac, principalement en ce qui concerne la fumée en voiture et le bannissement des produits du tabac conçus pour plaire aux jeunes.

Le ministre Hébert avait dit alors vouloir agir cet automne, mais souhaitait attendre le rapport de la commission parlementaire. Le chef libéral, Philippe Couillard, s'était quant à lui dit «sympathique» à ces deux mesures.