Des femmes ayant absorbé pendant de nombreuses années un inhibiteur calcique pour traiter l'hypertension artérielle ont un risque très accru de développer un cancer du sein, selon une étude publiée lundi aux États-Unis.

L'utilisation pendant dix ans et davantage de ces anti-hypertenseurs ont multiplié par 2,4 fois le risque de cancer canalaire du sein, le plus fréquent et par 2,6 fois celui d'une tumeur lobulaire, indique cette recherche menée sur plus de 2700 femmes âgées de 55 à 74 ans et parue dans la revue JAMA Internal Medicine.

Dans ce groupe, 880 femmes ont développé un cancer canalaire agressif du sein, 1027 un cancer lobulaire avancé du sein tandis que 856 n'ont pas eu de tumeur cancéreuse.

Les autres traitements contre l'hypertension comme les bêta-bloquants ou les diurétiques ne sont pas liés à un accroissement des cancers du sein, selon les auteurs de l'étude du Centre Hutchinson de recherche sur le cancer à Seattle.

«Il s'agit de la première étude qui établit un lien entre l'utilisation sur une longue durée des inhibiteurs calciques et un risque accru de cancer du sein», soulignent les chercheurs dont les travaux ont été financés par l'Institut national américain du Cancer (NCI).

Selon eux, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer l'accroissement de ce risque et déterminer les mécanismes biologiques responsables.

«Cette étude fournit des indications valides corroborant l'hypothèse d'une augmentation du risque de cancer du sein avec une utilisation à long terme des inhibiteurs calciques», estime le Dr  Patricia Coogan, du Slone Epidemiology Center à l'Université de Boston dans un éditorial.

«Si cette hypothèse est confirmée par d'autres études cela aura des implications cliniques importantes ainsi qu'en matière de santé publique», ajoute-t-elle.