Advenant une catastrophe ou une attaque terroriste à Montréal, le réseau de la santé a un plan pour traiter jusqu'à 400 victimes en même temps. Près de 200 intervenants psychosociaux ont par ailleurs été formés l'automne dernier pour aider les sinistrés à traverser l'après-choc.

Cette mesure, appelée »code orange", est calquée sur une procédure internationalement reconnue qui vise notamment à gérer les arrivées massives dans les centres hospitaliers.

En octobre dernier, 80 »victimes« d'une attaque terroriste fictive dans le métro sont débarquées sans avertissement aux urgences de l'Hôpital général de Montréal et de l'Hôpital de Montréal pour enfants afin de tester la réaction des services de santé en cas de catastrophe. Fort de cette simulation, qui a été un succès, »le réseau de la santé montréalais est prêt à faire face à une tragédie comme celle de Lac-Mégantic", estime Michel Garceau, coordonnateur des mesures d'urgence à l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal.

Le plan

Dans le cas d'une catastrophe comme celle de Lac-Mégantic, un centre de commandement réunissant tous les services d'urgence - dont les policiers, la Société de transport de Montréal et la sécurité civile - serait déployé dans le quartier général du Service de sécurité incendie de Montréal, au pied du mont Royal, avenue du Parc. Un second poste de commandement pour organiser les soins de santé serait installé dans les locaux de l'Agence.

Les 17 urgences de la métropole pourraient être sollicitées lors du déclenchement d'un code orange, mais les blessés les plus graves seraient probablement envoyés à l'hôpital du Sacré-Coeur et à l'Hôpital général de Montréal, les deux centres de traumatologie de la métropole. Les grands brûlés seraient transportés à l'Hôtel-Dieu du CHUM, qui possède un centre d'expertise sur le sujet. Les enfants seraient traités dans les hôpitaux pédiatriques : Sainte-Justine et l'Hôpital de Montréal pour enfants.

Le plan prévoit aussi l'ouverture d'un centre d'aide aux sinistrés pour accueillir ces derniers. Des infirmières pourraient y traiter les patients souffrant de blessures mineures afin d'éviter d'engorger les urgences.

Aide psychologique

Inondations au Saguenay, verglas, Dawson: au fil des crises qui ont secoué le Québec, les autorités ont compris qu'il était important de soigner non seulement les souffrances physiques, mais aussi les souffrances psychologiques. C'est pourquoi le réseau a récemment formé 200 intervenants psychosociaux pour intervenir précisément dans ce genre de situation.

« Avec Dawson, on a compris que les impacts psychologiques n'étaient pas seulement à court terme, mais aussi à moyen et long terme. Ç'a nécessité des interventions sur plus d'un an. C'est pourquoi il faut aussi insister sur un suivi à plus long terme", explique Michel Garceau.