Un groupe de défense des personnes atteintes d'un certain type de cancer, Lymphome Canada, invite le Québec à revoir sa position de ne pas recommander un médicament qui traite le lymphome non hodgkinien indolent.

L'organisme chargé d'évaluer les médicaments pour le Québec, l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS), a décidé de ne pas inscrire ce médicament, la bendamustine, sur la liste des médicaments qui permet son utilisation par les établissements de santé.

Selon le docteur Pierre Laneuville, hématologue à l'Hôpital Royal Victoria, de Montréal, l'institut s'est basé sur une décision de Santé Canada qui avait précédemment évalué le bendamustine, mais en monothérapie. Or, ce qui a été présenté à l'institut québécois est une combinaison de la bendamustine avec un autre médicament, le rituximab -puisque depuis l'approbation par Santé Canada, d'autres études avaient démontré une plus grande efficacité avec cette combinaison.

«C'est une vision très étroite (de la part de l'institut). Ils ne considéreront pas des traitements qui n'ont pas été approuvés par Santé Canada», a expliqué le docteur Laneuville.

Ce médicament est accepté dans la majorité des provinces canadiennes, ainsi qu'aux États-Unis et dans plusieurs pays d'Europe, a souligné le docteur Laneuville.

Ce médicament peut prolonger la survie d'un patient de trois ans et il coûte environ 18 000 $ pour une série de traitements, a précisé le docteur Laneuville.

Jean-Pierre Garneau, diagnostiqué d'un lymphome en 2007, qui a connu une récidive en 2012, plaide pour que ce médicament soit reconnu au Québec aussi. «J'ai beaucoup d'espoir au sujet de la nouvelle médication, la bendamustine, pour traiter mon lymphome. C'est ma bouée de sauvetage», a-t-il confié en entrevue.

Il se dit peiné de la décision des autorités réglementaires. «Les patients atteints de cancer au Québec doivent avoir accès à tous les nouveaux traitements disponibles dans les autres provinces et avoir les mêmes chances que tous les autres Canadiens pour vaincre le cancer. La priorité des patients atteints de cancer, c'est de lutter pour leur vie, et non de lutter contre le gouvernement pour avoir accès à des traitements.»

Le lymphome non hodgikinien indolent est une forme de cancer qui touche les cellules des ganglions.

L'institut a notamment pour mandat d'évaluer les avantages cliniques des technologies et médicaments, dans un but d'utilisation efficace des ressources. Il n'a pas été possible de joindre le service des relations avec les médias de l'institut, mercredi après-midi.