La majorité des élèves et du personnel de l'école Louis-Riel souffrent de problèmes de santé, vraisemblablement liés à la mauvaise qualité de l'air, révèle l'enquête menée par la Direction de la santé publique (DSP), dont les résultats viennent d'être rendus publics.

La DSP recommande à la Commission scolaire de Montréal (CSDM) de procéder à d'autres travaux et de poursuivre ses investigations afin de trouver la source de la contamination. Près de 11 millions ont déjà été investis à l'école Louis-Riel pour améliorer la qualité de l'air.

Excédés, les parents et les enseignants réclament l'intervention de la première ministre Pauline Marois dans le dossier.

Le rapport de la DSP, présenté mardi soir par le Dr Louis Jacques au comité de suivi des écoles Baril et Louis-Riel, est sans équivoque.

Jusqu'à trois enseignants sur quatre, parmi ceux qui ont répondu au questionnaire de santé, affirment souffrir de problèmes de santé associés aux moisissures. La proportion atteint presque 60% chez les élèves.

«L'ensemble de ces résultats indique la persistance d'une contamination fongique expliquant la forte prévalence des problèmes de santé parmi le personnel et les élèves des écoles Baril et Louis-Riel», peut-on lire dans les points saillants du rapport.

En plus des élèves du secondaire, l'école Louis-Riel accueille les élèves et le personnel de l'école primaire Baril, condamnée en raison des moisissures.

À Louis-Riel, les problèmes ont éclaté au grand jour en janvier. Des problèmes de santé chez le personnel ont amené la DSP à recommander le nettoyage des conduits de ventilation.

Ces travaux ont été faits. D'autres travaux majeurs, dans l'entreplafond et les cages d'escalier, seront réalisés cet été, souligne le président de la CSDM, Daniel Duranleau, qui dit prendre au sérieux les recommandations de la santé publique.

«On va travailler de nouveau pour arriver à ce que les choses soient correctes. La Direction de la santé publique croit qu'on est sur le bon chemin», assure-t-il.

Déjà des problèmes en 2006

Au cours de son enquête, la DSP a par ailleurs découvert que des enseignants de l'école Louis-Riel s'étaient plaints dès 2006, auprès de la CSDM, de problèmes de santé. L'école a aussi un historique d'infiltrations d'eau importantes.

Pourtant, l'école ne fait pas partie de la liste des écoles jugées prioritaires par la CSDM dans son programme de qualité de l'air. Il semble que l'information se soit perdue, reconnaît M. Duranleau. «On n'était pas au courant», dit-il. Le système actuel permet de mieux colliger l'information, ajoute-t-il. «On ne l'aurait pas échappé comme à l'évidence on semble l'avoir échappé.»

La patience des parents et des enseignants est toutefois mise à rude épreuve. Le Comité central des parents de la CSDM réclame l'intervention de la première ministre Pauline Marois.

L'Alliance des professeurs demande une intervention financière immédiate de la part du gouvernement. «On ne peut laisser les gens travailler ou étudier dans un milieu qui les rend malades. On ne peut pas passer à côté à cause des signes de piastre», lance la nouvelle présidente de l'Alliance, Catherine Renaud.

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Le questionnaire

> La totalité des 44 membres du personnel de l'école Baril ont répondu au questionnaire. Au total, 75% d'entre eux souffrent de problèmes de santé probablement ou possiblement liés à la mauvaise qualité de l'air dans l'école.

> À l'école Baril, 171 des 190 parents des élèves ont répondu au questionnaire. Dans 58,5% des cas, ils affirment que leur enfant souffre de problèmes de santé probablement ou possiblement liés à la qualité de l'air dans l'école.

> À l'école Louis-Riel, 80 des 120 mem- bres du personnel ont répondu au questionnaire; 60% d'entre eux disent éprouver des problèmes de santé qui sont possiblement liés à la qualité de l'air dans l'école.

- Sources: Direction de la santé publique, Agence de la santé et des services sociaux de Montréal