L'anthrax, ou maladie du charbon, ne sera plus surveillée par l'Agence canadienne d'inspection des aliments, qui estime que cette responsabilité revient plutôt aux producteurs de bétail.

Cette maladie peut entraîner la mort de bovins, de bisons ainsi que d'autres animaux de pâturage, et dans de rares cas, d'humains.

L'ACIA a fait savoir qu'elle n'enquêtera plus sur les fermes infectées par l'anthrax, pas plus qu'elle ne les mettra en quarantaine ou recueillera des échantillons pour des fins d'analyse. Le bétail ne sera plus vacciné par ses soins et aucune aide financière ne sera dorénavant apportée aux producteurs pour se débarrasser des carcasses d'animaux infectés.

De nouvelles règles, qui sont entrées en vigueur au printemps, prévoient que ces responsabilités incomberont désormais aux propriétaires de cheptels et à leur vétérinaire privé.

«Il s'agit essentiellement d'une décision d'entreprise; c'est une question de rentabilité que prendront les producteurs et leurs vétérinaires», a expliqué la Dre Penny Greenwood, directrice nationale du programme de lutte contre les maladies de l'ACIA.

«Et quand il s'agit d'une décision d'entreprise, l'implication de l'ACIA n'est pas vraiment appropriée pour le contrôle de ce genre de maladies, contrairement à d'autres qui sont très difficiles à contrôler.»

L'anthrax est une maladie infectieuse liée à des bactéries se trouvant naturellement dans le sol, et qui peuvent devenir actives pendant la saison chaude suivant de fortes pluies ou des inondations. Les animaux risquent alors d'ingérer des spores, ce qui les rendra malades et entraînera une mort foudroyante. Si la carcasse de l'animal n'est pas déplacée de la manière appropriée, un nombre plus élevé de spores se retrouvera dans le sol.

Le centre de prévention et de contrôle des maladies des États-Unis (CDCPUS) soutient que des individus peuvent être infectés par l'anthrax en manipulant des produits provenant d'animaux touchés par la maladie, ou encore en inhalant des spores d'anthrax ou en consommant une viande infectée qui n'est pas assez cuite.

Si la maladie infectieuse pose un risque mortel pour les humains, l'ACIA affirme que le nombre de cas est peu élevé.

La maladie est davantage répandue dans l'ouest du Canada; des cas de troupeaux infectés ont été rapportés en Saskatchewan l'an dernier et au Manitoba en 2011.

Mme Greenwood n'a pas précisé si les compressions budgétaires imposées par le gouvernement fédéral étaient responsables de ce changement de politique. Elle a souligné que le nombre de cas rapportés avait diminué ces dernières années et que la maladie pouvait être prévenue avec un vaccin.

«C'est en examinant les endroits au Canada où nous ne pouvons éradiquer une maladie comme l'anthrax que nous sommes venus à la conclusion que nos efforts seraient plus utiles dans la lutte contre de nouvelles maladies, ou des bactéries étrangères, ailleurs au pays», a poursuivi Mme Greenwood.