Une immunothérapie expérimentale du laboratoire pharmaceutique américain Merck a permis de réduire de 38% les tumeurs chez des malades atteints d'un mélanome avancé, forme la plus agressive de cancer de la peau, révèle une étude clinique préliminaire présentée dimanche.

Cet anticancéreux appelé Lambrolizumab est un anticorps conçu pour neutraliser une protéine (PD-1) qui permet à certains cancers d'échapper aux attaques du système immunitaire de l'organisme. Le Lambrolizumab est testé contre plusieurs types de cancers, dont le mélanome et le cancer du poumon, précise Merck dans un communiqué. Le groupe a aussi dévoilé les résultats de l'essai clinique à la Conférence annuelle de l'American Society of Clinical oncology (ASCO) réunie cet fin de semaine à Chicago. Cette étude préliminaire est aussi publiée en ligne dans le New England Journal Of Medecine. «Nous sommes encouragés par les résultats que nous observons à ce stade y compris le taux de réponse des patients atteints d'un mélanome avancé et la durée de ces réponses au traitement», souligne le Dr Roger Perlmutter, patron des laboratoires de recherche de Merck. «Sur la base de ces données et des résultats supplémentaires provenant d'autres études cliniques en cours, Merck prévoit effectuer directement un essai clinique de phase 3 avec le lambrolizumab chez des malades atteints d'un mélanome avancé et d'un cancer du poumon au troisième trimestre 2013», a-t-il dit. L'essai clinique a été mené avec 135 patients souffrant d'un mélanome avancé entre décembre 2011 et septembre 2012, montrant une réduction moyenne de 38% de la tumeur. La réduction la plus forte a été de 52%. La fatigue a été l'un des effets secondaires les plus communs. Avec le lambrolizumab, Merck espère concurrencer le laboratoire Bristol-Myers Squibb, seul actuellement à offrir un traitement de cette classe, le Yervoy, qui dope le système immunitaire pour combattre le mélanome avancé. Bristol-Myers mène également des études cliniques avec un nouvel anticorps, le nivolumab, qui stimule le système immunitaire contre le mélanome avancé et d'autres cancers. Le laboratoire avait présenté samedi à l'ASCO les résultats remarqués d'une étude clinique de phase 1 avec le nivolumab menée avec 107 patients dont le mélanome avancé s'aggravait malgré les traitements standards. Cet anticorps qui stimule le système immunitaire a permis une réduction de 30% de la tumeur chez 31% des participants. Ces nouvelles immunothérapies sont très prometteuses pour combattre des cancers avancés comme le mélanome face auxquels la médecine était impuissante jusqu'à leur découverte ces dernières années.