Les casques à vélo permettent peut-être d'éviter des blessures, mais une étude récemment publiée laisse entendre qu'il n'existe pas de preuves que les lois obligeant le port du casque ont le même résultat.

La chercheuse Jessica Dennis de l'Université de Toronto, dont les travaux ont été publiés mardi dans le journal de la British Medical Association, admet qu'il est un peu étonnant que ces lois n'aient pas d'impact sur le nombre de blessures à la tête chez les cyclistes.

Mme Dennis a recueilli des données sur plus de 66 000 admissions à l'hôpital pour des blessures à la tête liées au cyclisme entre 1994 et 2008 partout à travers le pays. Elle a comparé comment le nombre de blessures à la tête avait changé au fil du temps entre les provinces qui imposent le port du casque et celles qui ne le font pas.

Elle a découvert que la fréquence de ce type de blessure dans les provinces où le port du casque est obligatoire avait chuté de 54% chez les jeunes entre 1994 et 2003, période durant laquelle les lois sont entrées en vigueur.

Mais la chercheuse a également découvert que le nombre de blessures à la tête avait diminué de 33% dans les autres provinces. Par ailleurs, le port obligatoire du casque n'a pas eu d'impact significatif sur les admissions d'adultes à l'hôpital pour des blessures à la tête, dont le nombre est demeuré faible et stable lors de la période étudiée.

Jessica Dennis a constaté que dans toutes les provinces imposant le casque, le déclin des admissions à l'hôpital pour des blessures à la tête subies par des cyclistes avait en fait commencé plusieurs années avant la promulgation de la loi et qu'il n'avait pas accéléré avec l'entrée en vigueur du port du casque obligatoire.

L'étude, la plus ambitieuse à ce jour et la première à comparer les admissions à l'hôpital entre les provinces ayant adopté des lois sur les casques de vélo et celles qui ne l'ont pas fait, porte à croire qu'il y a plus, en matière de protection des cyclistes, que le fait de les obliger à porter un casque.