Le Dr Gilles Bourdon, dont le travail incomplet a engendré la reprise de plus de 600 colonoscopies à l'hôpital du Lakeshore l'automne dernier, a plaidé coupable mercredi à quatre accusations devant le conseil de discipline du Collège des médecins.

Dans un autre dossier, il a reconnu ne pas avoir respecté le choix de traitement d'une patiente cancéreuse et d'avoir retardé sa prise en charge. Il a par ailleurs admis avoir menti aux enquêteurs du syndic du Collège en ne mentionnant pas que ses privilèges opératoires avaient été restreints par ses collègues et qu'il avait déjà fait l'objet d'une plainte disciplinaire.

Le conseil de discipline devra maintenant trancher sur sa sanction. Le syndic a demandé que le médecin soit radié durant un an et qu'il écope d'une amende de 8000$. Le procureur du Dr Bourdon suggère pour sa part une radiation de trois ou quatre mois avec une amende de 2000$.

L'affaire remonte à août 2010, lorsque le Dr Bourdon a refusé le choix de traitement de sa patiente, qui avait décidé de se faire opérer plutôt que d'opter pour des traitements de radiothérapie. Le médecin aurait demandé à la patiente d'y penser, puis aurait tardé à acheminer les formulaires administratifs nécessaires à l'intervention.

Désaveu du syndicat

Lorsque les enquêteurs du Collège ont rencontré le médecin, ce dernier a déclaré avoir des privilèges complets en chirurgie et en endoscopie, alors que le syndicat des médecins de son hôpital avait voté en 2009 pour qu'il cesse de faire des chirurgies complexes.

Le Dr Bourdon a fait la manchette en septembre lorsque l'hôpital du Lakeshore a contacté 684 patients du médecin ayant subi une colonoscopie entre 2009 et 2012 pour qu'ils repassent d'urgence un autre examen. Un contrôle de qualité aléatoire aurait révélé que les dossiers médicaux du médecin étaient incomplets, laissant planer un doute sur la qualité des examens. Cet examen sert à détecter des maladies comme le cancer du côlon.