Le futur plan d'action québécois sur le cancer sera déposé «dans les prochaines semaines» et il tiendra compte davantage du patient, a promis le ministre de la Santé, Réjean Hébert, vendredi, lors de la conférence nationale Pour vaincre le cancer, à Montréal.

La Coalition priorité cancer au Québec a d'ailleurs félicité le ministre péquiste, voyant en lui un homme plus ouvert au dossier de la politique et des soins en cancer par rapport à son prédécesseur du gouvernement libéral, Yves Bolduc.

«On peut voir un changement de culture au niveau du ministre. On espère que ça va descendre dans le ministère et que ça va se traduire par des actions concrètes. C'est le jour et la nuit par rapport au ministre Bolduc», a confié la présidente de la Coalition priorité cancer au Québec, Nathalie Rodrigue, après avoir entendu l'allocution du ministre Hébert.

Le ministre a surtout rassuré les gens de la coalition quant à sa future politique en matière de cancer. «Je leur dis qu'ils sont entendus. Le plan directeur en cancérologie et le plan d'action vont être rendus publics dans les prochaines semaines. Je ne vous dis pas «jours', mais c'est presque ça», a précisé le ministre Hébert, après son allocution, vendredi matin, devant les participants à la conférence.

Entre autres, la Coalition priorité cancer tient à ce que le futur plan d'action sur le cancer 2012-2015 soit moins axé sur les aspects médicaux et administratifs et tienne davantage compte du patient et des organismes communautaires qui viennent en aide aux gens atteints de cancer.

Présente à la conférence, la Société des soins palliatifs à domicile du Grand Montréal a donné l'exemple de son propre travail auprès des gens atteints de cancer qui demeurent à la maison. Un patient dans un Centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) coûte quelque 59 000 $, alors que le même patient coûte entre 2000 $ et 2500 $ s'il est soigné à domicile par cet organisme à but non lucratif.

«Vous voyez la grande épargne que l'État peut faire en ayant recours à des organismes communautaires, sans but lucratif, qui existent déjà et qui ont de bons partenariats avec le système de la santé», a fait remarquer Éva Villalba, conseillère à la direction, développement stratégique et philanthropie à la Société des soins palliatifs à domicile du Grand Montréal.

La Coalition priorité cancer au Québec veut également que le ministère investisse davantage dans la première ligne et la prévention.

«Si on organise mieux la première ligne, ça fait moins de gens à l'hôpital. Ça ne prend pas plus d'argent; il faut transférer le personnel, il faut transférer les budgets vers la première ligne, de manière à ce qu'on sauve de l'argent au niveau de la deuxième et troisième ligne. On ne demande pas plus d'argent; on demande de dépenser différemment», a plaidé Mme Rodrigue.