En raison des progrès de la médecine, qui ont rendu les examens d'imagerie médicale incontournables à plusieurs diagnostics, les patients québécois ne devraient plus avoir à piger dans leur portefeuille pour payer leurs échographies et leurs examens de tomodensitométrie (scan) et de résonance magnétique, estiment plusieurs groupes de médecins.

L'Association médicale du Québec (AMQ), le Collège québécois des médecins de famille et les Médecins québécois pour le régime public feront une sortie médiatique, ce matin, pour demander au ministre de la Santé d'apporter des changements à la Loi sur l'assurance maladie afin d'inclure les examens d'imagerie médicale réalisés au privé dans les services assurés par le gouvernement - à commencer par les échographies -, a appris La Presse.

Selon nos informations, on espère, avec cette sortie, mettre de la pression sur le ministre de la Santé, Réjean Hébert, qui a déjà annoncé, après son élection, qu'il voulait rapatrier les échographies dans le secteur public. Une négociation a d'ailleurs déjà été amorcée avec les médecins spécialistes par le précédent gouvernement libéral.

La Dre Ruth Élaine Vander Stelt, présidente de l'AMQ, la Dre Dominique Deschênes, présidente du Collège des médecins de famille, et le Dr Alain Vadeboncoeur, président des Médecins québécois pour le régime public, plaideront ce matin en conférence de presse à Montréal l'urgence du dossier. Ils demanderont aussi au ministère de la Santé de lancer une réflexion afin d'assurer les examens de tomodensitométrie, qui peuvent parfois s'élever à près de 1000$ au privé, ainsi que les examens de résonance magnétique.

À partir des années 80, des exemptions ont été incluses dans la Loi sur l'assurance maladie qui ont permis aux médecins radiologistes de facturer des examens réalisés à l'extérieur de l'hôpital directement au patient ou à son assureur, alors que ces mêmes tests sont gratuits s'ils sont faits à l'hôpital. Avec les années, ces examens sont devenus de plus en plus pratiqués. Aujourd'hui, il n'est pas rare de patienter plusieurs semaines, voire des mois, dans des listes d'attente avant d'avoir accès à ces services.

Le privé pour gagner du temps

Pour gagner du temps, plusieurs patients décident de passer l'examen en clinique privée. Cela permet d'avoir un diagnostic plus rapidement et ainsi de commencer les traitements.

L'AMQ regroupe 10 000 médecins, résidents et étudiants en médecine, le Collège québécois des médecins de famille réunit 2800 omnipraticiens et les Médecins québécois pour le régime public incluent 500 médecins.

Questionnée sur le sujet hier, l'attachée de presse du ministre Hébert, Ariane Larau, a affirmé que le dossier des échographies est toujours sur la table de travail. «Pour l'imagerie médicale, oui, on veut travailler à améliorer l'accès. Des discussions sont prévues en ce sens avec les acteurs concernés», a-t-elle ajouté.