L'Institut Pinel gère très mal les cas d'agression sur ses employés et n'a pas de méthode fiable pour éviter que les situations violentes se reproduisent, dénonce la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), qui donne deux semaines à l'établissement pour corriger le tir.

La CSST a mené l'enquête à la suite d'un événement survenu à la fin du mois de février, lorsqu'un patient en crise a assené un coup de pied au visage d'un sociothérapeute qui tentait de le maîtriser. Blessé et inquiet d'avoir été ciblé volontairement par le patient, l'employé a demandé que son agresseur soit réévalué par un médecin, ce qui n'aurait pas été fait.

Le travailleur a aussi questionné son supérieur quant aux mesures qui seraient prises à l'égard du patient, vu son agressivité. Le coordonnateur lui aurait répondu: «Pour l'instant, il est conventionné et après on verra.» Il lui a demandé de remplir son rapport d'accident et de continuer à travailler.

«Les coordonnateurs n'aiment pas appeler les médecins en fin de semaine», lit-on dans le rapport de la CSST, qui confirme que l'événement de février «n'avait pas été investigué ni même documenté par l'employeur six jours après l'agression». «Il y a des risques de récurrence d'un tel événement», préviennent les enquêteurs.

«Les travailleurs victimes d'accidents de travail [...] suite à une agression ne sont pas convenablement pris en charge par l'employeur. L'employeur devrait s'assurer par un processus d'évaluation fiable et reconnu que le travailleur est en santé et apte à continuer de travailler en toute sécurité», ajoutent-ils.

Pinel a jusqu'au 30 mars pour mettre sur pied des méthodes d'enquête, de prise en charge des employés agressés et de transmission des informations au médecin de garde en cas d'événement.