Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, ne jette pas le blâme d'emblée sur les médecins québécois qui n'ont pas dépisté le cancer d'une patiente morte en décembre dernier. Il se montre même compréhensif.

La Presse a révélé hier que Sawssane Naamani, après une dizaine de consultations infructueuses à Montréal en près de deux ans, s'était envolée en juillet 2012 vers son pays natal, le Liban, pour recevoir finalement un diagnostic en 24 heures: cancer du pancréas en phase terminale. Le syndic du Collège des médecins fait enquête pour savoir si le médecin de famille de la patiente a commis une faute.

«On va laisser l'organisme faire son enquête, mais je peux vous dire d'entrée de jeu que le cancer du pancréas est l'un des cancers les plus difficiles à diagnostiquer», a affirmé Réjean Hébert en marge d'une réunion du caucus péquiste. «C'est la bête noire de tous les médecins de se faire passer un cancer du pancréas, je peux vous le dire comme clinicien. Ce n'est pas facile [à diagnostiquer], et je peux comprendre.»

Il a ajouté, comme l'a signalé La Presse, que le cancer du pancréas est «silencieux, avec des symptômes non spécifiques». Selon lui, le médecin libanais n'a pas eu une tâche aussi complexe que ses collègues du Québec, parce que la patiente souffrait d'une jaunisse au moment de s'envoler pour le Liban. «C'est sûr que quand il y a une jaunisse qui apparaît, ça devient facile. Je pense que c'était très facile» de poser un diagnostic de cancer du pancréas à ce moment, a plaidé M. Hébert.