Le nombre inhabituel de transports ambulanciers vers les hôpitaux explique en bonne partie le débordement dans les urgences.

C'est ce qu'a expliqué hier en entrevue à La Presse le Dr Jean Rodrigue, sous-ministre adjoint responsable de la Direction générale des services de santé et médecine universitaire au ministère de la Santé.

Certes, la grippe a frappé fort, et tôt. Le calendrier, qui a fait en sorte cette année que les congés de Noël et du jour de l'An suivaient des fins de semaine, n'a pas aidé en raison du prolongement des périodes de réduction de personnel.

Mais c'est l'augmentation du nombre de transports ambulanciers qui a peut-être le plus fait la différence, avance le Dr Rodrigue, qui a affirmé que le Ministère allait se pencher sur la nature de ces cas. En fait, exception faite des hôpitaux pédiatriques, ce ne sont pas les cas de grippe qui ont causé le débordement. «À Montréal, nous avons toutes les indications que les premières lignes [les médecins de famille, les cliniques] présentaient une offre de soins presque suffisante», a-t-il affirmé.

Ces derniers temps, les urgences montréalaises n'ont reçu qu'entre 300 et 350 cas de grippe, «et la moitié de ces cas émanaient de l'hôpital Sainte-Justine et de l'Hôpital de Montréal pour enfants».

Heures supplémentaires

Le Dr Rodrigue a tenu à féliciter les ambulanciers et tout le personnel des hôpitaux, qui ont travaillé d'arrache-pied, souvent en heures supplémentaires obligatoires. Fait à noter, a-t-il dit, «en aucun temps de possibles moyens de pression [des ambulanciers] n'ont causé de problèmes dans le réseau de la santé».

Les taux d'occupation des civières étaient encore très élevés dans une grande partie des hôpitaux. Hier matin, l'Hôpital général du Lakeshore affichait un taux de 210%; l'hôpital Fleury, de 200%; l'hôpital St. Mary, de 187%, et l'hôpital de Lachine, un taux de 179%.