Pour éviter un nouvel épisode mortel de légionellose au Québec, il faut revoir en profondeur la conception et l'entretien des tours de refroidissement, conclut la Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale.

Celle-ci a dévoilé jeudi son rapport final sur l'éclosion de légionellose qui a fait 13 morts et 181 personnes contaminées, à Québec, au cours de l'été dernier.

Les personnes touchées avaient en moyenne 62 ans et plus des deux tiers, soit 133 patients en tout, ont été hospitalisées en raison de symptômes sévères.

Le rapport de la Santé publique suggère aussi la création d'un répertoire québécois des tours de refroidissement assorti d'un registre d'entretien de celles-ci.

La docteure Isabelle Goupil-Sormany, médecin-conseil à la Direction régionale de santé publique, a mis en exergue tout le potentiel de dangerosité en cas de présence de légionelle - cette bactérie à l'origine de la légionellose - dans des tours de refroidissement.

«Les constats effectués tout au long de l'enquête ont conduit à des résultats qui témoignent que si elle n'est pas adéquatement contrôlée il peut y avoir des problèmes», a déclaré la docteure Goupil-Sormany.

Ce bilan final lève le voile sur les conclusions d'une vaste enquête épidémiologique.

«La plupart des personnes ont été diagnostiquées à partir d'un test urinaire. Ce test est rapide, mais il ne permet pas de faire des liens entre les personnes malades et des sources environnementales», a précisé la médecin-conseil.

Puisque ces éléments étaient incomplets, des cultures ont été nécessaires. Cette enquête, qui s'est déroulée sur plusieurs mois, a pris des allures de course contre-la-montre afin d'identifier les tours de refroidissement contaminées, d'une part, mais aussi de mettre en oeuvre rapidement des mesures de désinfection appropriées pour éviter plus de propagation. De cette expérience, la Santé publique souhaite maintenant tirer des conclusions pour améliorer les interventions futures, mais surtout prévenir d'autres éclosions.

Dans les cas qui ont été répertoriés, un des patients a déclaré ne pas avoir fréquenté le secteur de la basse-ville où se trouvaient les tours de refroidissement contaminées. Cet individu ne s'est pas approché à moins de huit kilomètres des tours concernées.

«C'est vous dire le potentiel d'une tour à pouvoir disperser ces bactéries-là dans l'air», a indiqué la docteure Goupil-Sormany.

Parmi ses autres recommandations, la Santé publique suggère d'améliorer l'expertise scientifique, particulièrement pour ce qui est des mécanismes d'identification rapide des sources d'éclosion.