Comme tous les gestionnaires en santé, le Dr Hartley Stern, directeur général de l'Hôpital général juif, gère son budget dans un contexte de restrictions extrêmes. Il estime que la survie du réseau de santé public au Québec passe par le paiement à la performance. Il croit également qu'il faut absolument rétablir la confiance de la population.

«Nous sentons l'inquiétude chez les gens. Actuellement, l'argent ne suit pas le patient, c'est le patient qui doit suivre l'argent, déplore-t-il. On a un système statique, qui n'est pas dynamique. Pour transformer le système, il faut miser sur les urgences, se concentrer sur la qualité des soins et préciser la responsabilité de chacun. En ce moment, chacun dit: «ce n'est pas de ma faute ou ce n'est pas ma responsabilité». Il faut que les trois ordres de gouvernance (gouvernement, agence, hôpital) rament dans le même sens.»

Dans son bureau du premier étage de l'hôpital, le Dr Stern montre à La Presse une partie de ses états financiers. Les dépenses administratives de son établissement ne représentent que 4,53% de toutes les dépenses, comparativement à 6%, 9%, 10%, voire 15% dans certains hôpitaux. «Ça pourrait faire partie des indicateurs de performance pour nous financer, dit-il. Il faut aussi tenir compte d'autres indicateurs, comme le taux de mortalité, les incidents, le volume et le nombre d'interventions en cardiologie.»