L'enquête de l'escouade Marteau sur le contrat de construction du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) n'inquiète pas le nouveau patron de l'établissement, qui souligne que ce sont seulement des individus, et non l'organisation en tant que telle, qui sont soupçonnés d'activités criminelles dans cette affaire.

Le directeur général Normand Rinfret a abordé la question avec les médias pour la première fois, mardi soir, à l'occasion de la séance du conseil d'administration de l'institution.

«Il y a une enquête qui est menée par la police en vertu d'un mandat, et nous collaborons. Ce que la Sûreté du Québec fait, c'est une enquête criminelle sur des personnes, pas des organisations», a-t-il martelé.

M. Rinfret a dit ignorer combien de personnes sont dans la ligne de mire de la police. «Nous ne connaissons pas la nature de l'enquête.»

Interrogé par un membre du public pour savoir s'il allait déclencher une révision des autres contrats passés à la même époque que le contrat qui fait l'objet d'une enquête, M. Rinfret a répondu par la négative.

«Marteau, l'Unité permanente anticorruption sont venus au CUSM, ils ont regardé toute l'information disponible et ils ont pris ce qui était d'intérêt pour eux. Nous allons laisser la police faire son travail. En dehors des procédures normales, il n'y aura pas d'autres enquêtes», a-t-il expliqué.

M. Rinfret assure qu'il n'est pas inquiet.

«Le processus de sélection du partenariat public-privé a été encadré par Infrastructure Québec et par le gouvernement du Québec de façon très rigoureuse. Il y a un individu de l'extérieur qui a été engagé par Infrastructure Québec, qui s'est assuré de la rigueur du processus, et qui a déclaré ce processus comme ayant été extrêmement équitable, honnête et rigoureux. Quand je regarde ce qui s'est passé au CUSM, je n'ai aucune inquiétude», a-t-il affirmé.

Il a par ailleurs dit ne pas avoir parlé à son prédécesseur, le Dr Arthur Porter, depuis au moins le mois d'avril.

La Presse a révélé récemment que des dirigeants de SNC-Lavalin sont soupçonnés d'avoir fait des paiements douteux de 22 millions de dollars afin d'obtenir le gigantesque contrat de 1,3 milliard de dollars, l'un des plus importants chantiers gouvernementaux en Amérique du Nord.

Le contrat a été accordé en 2010 à un consortium formé de SNC-Lavalin et de la société anglaise Innisfree. Après la construction, le consortium sera responsable de la gestion du CUSM pendant 30 ans.

Selon nos sources, la police tente notamment de vérifier si le Dr Arthur Porter, directeur général du CUSM jusqu'en décembre dernier, a été la «porte d'entrée» de SNC-Lavalin pour obtenir le contrat.

Arthur Porter, qui travaille maintenant dans les Caraïbes, ne s'est pas manifesté publiquement depuis la perquisition.