Dans les supermarchés, la tension est palpable. Au moment où font surface les premiers cas d'infection à la bactérie E. coli, les consommateurs réclament davantage d'informations de la part des commerçants.

Au marché IGA de la rue Saint-Urbain, Diane Roy fait ses emplettes habituelles. Devant le comptoir de viandes, la cliente a toutefois un moment d'hésitation. «Je ne sais pas quel morceau est sécuritaire et lequel pourrait être contaminé, parce qu'ici, rien n'est indiqué», dénonce Mme Roy.

Préoccupée par la contamination du boeuf, Diane Roy - et plusieurs autres personnes interrogées - aimerait que les commerces affichent «au moins» une note de la direction qui certifie la salubrité des aliments ou assure qu'ils ne proviennent pas de l'entreprise albertaine XL Foods.

La Presse a fait le tour de quelques épiceries du centre-ville de Montréal, hier. Aucune d'entre elles ne donnait d'information quant à l'épidémie de bactérie E. coli, et les bouchers étaient peu loquaces sur la question.

«On ne reçoit pas de plaintes. Les gens continuent à consommer et ils ne nous posent pas de questions, a affirmé Carl Côté, directeur adjoint du IGA de la rue Saint-Urbain. Ils devraient se questionner plus sur ce qui se passe.»

Il assure toutefois que sa succursale ne fait plus affaire avec XL Foods et que tous les produits contaminés ont été retirés des tablettes.

Si Mme Roy achète encore du boeuf, d'autres emploient des moyens plus draconiens. C'est le cas de Stéphanie Dion, qui a tout simplement arrêté de manger tout type de viande depuis que la liste des rappels a presque triplé.

«Je ne veux pas prendre de risque, il peut y avoir eu des erreurs lors des livraisons. C'est mieux de ne pas en manger et ne rien risquer.»