Le psychiatre déchu Pierre Mailloux n'hésitera pas à aller jusqu'en Cour suprême pour retrouver son droit de pratique si cela devient nécessaire. Réfutant systématiquement tous les reproches qui lui sont adressés par son ordre professionnel, Pierre Mailloux persiste et signe: «Je prétends que je suis un excellent psychiatre et j'ai raison.»

Dans sa déclaration sous serment initiale, le syndic adjoint Mario Deschênes soutient que Pierre Mailloux a «un grave problème de jugement et de compétence». Le Collège des médecins reproche en outre au psychiatre d'avoir prescrit des doses excessives de médicaments antipsychotiques à quatre patients. À ce sujet, Pierre Mailloux affirme que les très fortes doses d'antipsychotiques sont justifiées: «Ça fait 33 ans que j'utilise des mégadoses pour les cas lourdement atteints de schizophrénie. Je l'ai fait, je le fais et je vais continuer à le faire, et j'ai raison», a martelé celui qui parle parfois de lui à la troisième personne.

Pierre Mailloux balaie d'un revers de main l'évaluation de M. Deschênes, lequel, selon lui, n'a tout simplement pas les compétences nécessaires pour procéder à une telle analyse puisqu'il n'est pas psychiatre. Il ne mâche d'ailleurs pas ses mots quand il parle de M. Deschênes: «Qu'il attaque la compétence de Mailloux, c'est son rôle. Mais il a attaqué mon intégrité psychologique, ce petit deux de pique».

Mailloux avoue qu'il se plierait volontiers à une évaluation psychiatrique si son ordre professionnel l'exigeait, mais aucune demande en ce sens ne lui a jamais été faite: «Il aurait été très malvenu de demander une évaluation de Mailloux, lui-même psychiatre. Mais si j'avais été obligé de me soumettre à une évaluation psychiatrique, est-ce que j'aurais eu le choix?»

Conscient qu'il conteste la décision rendue la semaine dernière par le Tribunal des professions, laquelle avait confirmé celle du Collège des médecins, Pierre Mailloux affirme que ce sont ces instances qui sont dans l'erreur. «Lorsqu'un individu est seul contre tous, il est possible qu'il ait raison», dit-il.

Pierre Mailloux compte maintenant s'adresser à la Cour supérieure du Québec afin de récupérer son droit de pratique. «Je vais ensuite faire réviser la décision du Tribunal des professions par la Cour supérieure. Au besoin, j'irai en Cour d'appel du Québec et peut-être en Cour suprême du Canada, parce que Mailloux a la conviction d'avoir raison. Peut-être est-il craqué, mais peut-être a-t-il raison», soutient le psychiatre radié.