Insomnie, anxiété, crises de larmes: le litige au service de radiologie de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont a affecté plusieurs médecins, d'un camp comme de l'autre.

«Je n'aurais jamais imaginé que j'en viendrais à avoir une sorte de nausée en arrivant dans le stationnement de l'hôpital», a dit hier le Dr Jocelyn Blais, qui travaille à Maisonneuve-Rosemont depuis 1981.

Le Dr Blais est l'un des 12 radiologistes poursuivis par la conjointe du Dr Gaétan Barrette, la Dre Marie-Josée Berthiaume, pour dénigrement et harcèlement. Le groupe des 12 médecins la poursuit en retour pour des raisons semblables.

À l'instar de Jocelyn Blais, la Dre Andrée-Anne Pistono a éprouvé beaucoup d'anxiété à la suite du dépôt de la poursuite de la Dre Berthiaume, selon son conjoint, François Guilbert.

La jeune mère de 35 ans travaillait à l'hôpital depuis deux ans lorsque le feuilleton judiciaire a commencé, en 2009. «Ç'a été le début d'une période difficile, avec des nuits sans sommeil, des crises de larmes, des remises en question», a dit le M. Guilbert, lui aussi médecin.

La Dre Pistono, qui n'est pas membre de la société de partage de revenus des radiologistes de l'hôpital (SORAD), est représentée par son propre avocat.

Plus tôt cette semaine, Marie-Josée Berthiaume a aussi affirmé qu'elle avait traversé une période très difficile. Elle a dit avoir été «bouleversée» par son expulsion de la SORAD, ce qui l'a incitée à déposer sa poursuite.

Par ailleurs, l'avocat du groupe de radiologistes, Me Éric Lefebvre, a interrogé ses derniers témoins, hier. Parmi eux figurait la technologue Gisèle Roy, coordonnatrice du secteur des scans entre 2004 et l'an dernier.

Mme Roy a raconté qu'il lui a toujours été «difficile» de travailler avec la Dre Berthiaume. «Je ne me sentais pas la bienvenue [dans son bureau], a-t-elle dit. C'était toujours un peu angoissant d'ouvrir la porte.» Selon elle, la Dre Berthiaume «cherchait toujours à [lui] trouver des erreurs».

Gisèle Roy a porté plainte contre elle en décembre 2010. L'administration de l'hôpital l'a rejetée, tout comme sa demande d'appel. Au retour d'un congé de maladie, en novembre dernier, Mme Roy a posé sa candidature pour un autre poste. «Il n'était plus question que je revive ça», a-t-elle conclu.