«Cataclysmique.» C'est de cette façon qu'un médecin a qualifié l'atmosphère qui régnait lors d'une réunion ayant contribué à la détérioration des relations entre le couple Barrette-Berthiaume et les autres radiologistes de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont.

«Je n'ai jamais vu une réunion comme ça dans toute ma pratique médicale», a dit la Dre Patricia Ugolini, qui fait partie des 12 radiologistes poursuivis par la conjointe du Dr Gaétan Barrette, Marie-Josée Berthiaume. Les deux camps se réclament des milliers de dollars pour harcèlement et dénigrement.

Lors de la réunion, en mars 2008, la majorité des radiologistes ont demandé au Dr Barrette de quitter la tête du service, en invoquant le fait que son horaire était devenu trop chargé depuis qu'il était président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec. Ils ont également voté contre le paiement d'heures supplémentaires que la Dre Berthiaume aurait faites pendant ses vacances.

«Il y avait de la colère et il y avait de la rancoeur», a dit la Dre Ugolini. Les Drs Michel Dubé et Jocelyn Blais, également poursuivis par la Dre Berthiaume, ont aussi dénoncé l'«agressivité» qui régnait ce jour-là. Le Dr Barrette aurait notamment traité ses collègues de «gang de criss».

Après cette réunion, l'atmosphère au service aurait continué à se détériorer. Les Drs Ugolini et Dubé ont chacun raconté les frictions qu'ils ont eues avec la Dre Berthiaume. En septembre 2009, la majorité des associés lui aurait demandé de quitter la SORAD, société de partage de revenus qui regroupe la majorité des radiologistes de l'hôpital.

Par la suite, le Dr Barrette aurait signifié à la Dre Ugolini son désir de «régler la chicane» et de «faire le grand ménage» dans le groupe. Selon la Dre Ugolini, le Dr Barrette a évoqué l'idée de remplacer les médecins «chialeux» par des radiologistes français.

Par ailleurs, l'avocat de Marie-Josée Berthiaume, Me Jacques Jeansonne, a questionné les médecins sur des t-shirts distribués dans le service. Un ex-gestionnaire de l'hôpital y aurait fait inscrire «gang de criss» pour parodier les paroles du Dr Barrette. «Je n'ai pas trouvé ça très à propos, a dit le Dr Michel Dubé. J'ai dit qu'il pouvait le garder.»

Michel Dubé a également dénoncé la parution dans La Presse, en juin dernier, d'un reportage sur des allégations d'erreurs médicales qu'aurait commises le Dr Barrette dans l'interprétation de radiographies. Cette divulgation d'informations était selon lui «odieuse».