Jean Charest s'est dit prêt à assumer «la part de responsabilité» qui reviendra à son gouvernement pour l'éclosion de la légionellose à Québec, hier, au moment où un organisme de retraités a exigé la tenue d'une enquête indépendante pour trouver les causes de l'épidémie.

De passage dans la capitale, hier, le chef libéral a cherché à calmer la controverse politique qui entoure l'éclosion. La priorité, dit-il, est de soigner les personnes qui sont atteintes de la maladie.

«On assumera la part de responsabilité qui nous reviendra, a-t-il affirmé. On va faire le bilan de tout cela, on va le faire vigoureusement. C'est important de le faire parce que c'est la santé des gens.»

Ces propos tranchent avec ceux qu'a tenus en fin de semaine son ministre de la Santé, Yves Bolduc. Le ministre a rejeté le blâme sur le Parti québécois, en fin de semaine, en l'accusant d'avoir mis de côté un rapport datant de 1997 qui recommandait l'inspection obligatoire des tours de refroidissement.

Or, La Presse a révélé hier que le nombre de cas de légionellose a triplé au Québec pendant le premier mandat du gouvernement libéral, entre 2003 et 2007.

Enquête réclamée

«On est dans une campagne électorale et je ne veux pas qu'une affaire comme ça devienne l'objet de la campagne, a affirmé Jean Charest, hier. Les gens qui sont pris avec ce problème-là, ils méritent d'abord d'être traités par le système.»

Pendant ce temps, l'Association québécoise des retraités du secteur public a réclamé une enquête sur l'éclosion de légionellose.

«S'il est prêt à prendre ses responsabilités, pour nous ça voudrait dire de s'engager à tenir une enquête administrative indépendante pour savoir exactement ce qui s'est passé, qui savait quoi et si tout a été fait dans les normes», a indiqué le porte-parole de l'organisme, Mathieu Santerre.

Un bilan publié hier indique que la maladie a touché 107 personnes et fait 8 morts.