Une nouvelle politique pancanadienne sur le sport tente de modifier l'opinion qu'ont les Canadiens sur l'importance de l'activité physique.

La Politique canadienne de sport 2.0 est une première, selon certains observateurs, puisqu'Ottawa reconnaît officiellement que les Canadiens doivent bouger davantage.

Si la lutte contre le tabac était la principale bataille des autorités de santé publique il y a une cinquantaine d'années, c'est désormais l'obésité qui retient l'attention.

Le document constitue une mise à jour de la toute première stratégie conjointe entre les gouvernements fédéral et provinciaux sur le sport, qui avait été dévoilée en 2002. Cette mouture s'était seulement attardée à l'implication des gouvernements.

Avec la deuxième version, on tentera d'obtenir la contribution d'organisations sportives, de groupes communautaires et des villes afin d'élargir le bassin de ceux qui peuvent aider à insuffler une nouvelle énergie à la population, qui a de plus en plus tendance à se sédentariser.

Le ministre d'État aux sports, Bal Gosal, affirme que l'objectif de la politique est de trouver des façons d'impliquer davantage les Canadiens dans les activités physiques, ajoutant qu'il s'agit là d'un bon moyen pour créer des liens entre les différentes communautés.

La politique a établi des objectifs dans cinq domaines, commençant avec le niveau des débutants, suivi du récréatif, compétitif et de la haute performance pour les athlètes.

Des secteurs comme la santé de la population, le développement social, l'engagement citoyen sont autant de volets auquel le sport peut apporter d'importantes contributions, et ce, au cours des dix prochaines années, peut-on lire dans le document.

Par ailleurs, ce sont des contributions considérables dans un contexte où le Canada fait face à plusieurs défis: l'obésité, l'inactivité physique et les problèmes de santé qui y sont liés, une population vieillissante et une diversité croissante au sein de la population canadienne, y ajoute-t-on.

Statistique Canada a révélé dans un sondage que sept pour cent seulement des jeunes canadiens faisaient de l'exercice à tous les jours pendant au moins 60 minutes, à une intensité variant entre modérée et intense.

Le même coup de sonde indiquait que de façon générale, seulement 15 pour cent des Canadiens pouvaient affirmer pratiquer le minimum d'activités physiques par semaine.

La nouvelle politique ne prévoit pas d'enveloppes financières pour assurer sa mise en oeuvre, mais suggère que des plans d'action officiels soient élaborés.

On y appelle également à la création d'un système qui permettrait aux gouvernements de surveiller les effets de la politique. Le manque de preuves concrètes des résultats du financement des activités sportives était l'une des principales critiques énoncées dans une évaluation de Sports Canada, publiée plus tôt cette année.

La Politique canadienne de sport 2.0 a été dévoilée au terme d'une rencontre entre des ministres des deux ordres de gouvernement la semaine dernière, au Nunavut.