Un haut responsable des services de santé au Canada a estimé jeudi que l'ecstasy à l'état pur pouvait être «sans danger» et qu'une vente réglementée, comme celle de l'alcool, serait préférable aux efforts déployés pour combattre cette drogue.

Un grand nombre de décès récents liés à l'ecstasy - 84 jeunes en sont morts rien qu'en Colombie-Britannique depuis 2008 - sont dus soit à la contamination du produit, soit à la surdose, a expliqué à l'AFP le Dr PerryKendall, médecin en chef de cette province canadienne occidentale.   

Des recherches menées sur des centaines de patients traités au MDMA (méthylènedioxyméthamphétamine), appelé communément ecstasy, ont montré «que la substance, produite par l'industrie pharmaceutique et convenablement dosée, pouvait être sans danger», a-t-il ajouté.   

La MDMA a été testée et des études ont montré qu'elle pouvait avoir des effets thérapeutiques pour aider à réduire la douleur et la détresse chez les malades du cancer ou encore pour traiter les syndromes post-traumatiques chez les soldats.   

Contrairement à ce qui lui avait été prêté jeudi, M. Kendall affirme ne pas proposer de légalisation ni de ventes de MDMA par le gouvernement. Il préconise plutôt qu'on étudie la politique en matière de drogue au cas par cas, en fonction de données scientifiques.   

«Je crois depuis longtemps que la prohibition de la drogue et la pénalisation de son usage ne sont pas un moyen efficace de combattre le mal qu'elle fait, empêcher sa distribution dans la rue et sa pénétration dans des populations vulnérables», a-t-il expliqué dans une interview à l'AFP.   

Sa vente au marché noir apporte «des milliards de dollars à des bandes criminelles» et épuise les ressources policières, pense-t-il.   

L'ecstasy est interdit dans la plupart des pays.   

Pour le Dr Kendall, les États devraient tenter de réduire la consommation de drogue en la réglementant, ce qui ferait que sa production illégale ne serait plus rentable.   

Soulignant qu'il s'agit d'hypothèses, il a estimé que la réglementation pourrait suivre celle concernant les boissons alcoolisées, les ventes passant «par des magasins sous licence, les pharmacies ou les prescriptions médicales».